Hors-Série #1
-Jeudi 14 Août 08-
The Story of Michka
episode one
par RollKLes frites sont grasses, et noyées dans un mélange ketchup-mayo peu ragoûtant. Michka en a marre. Ras-le-bol des folkeux, des poppeux, des rockeux métamorphosés en hippies pour l’été. Son pote JB l’a traîné ici, et maintenant il se retrouve enfermé dans un fort en ruine. Il est 19h45 et le groupe qui a décidé de partir en croisade contre la drogue fait du revival dylanesque insipide. Les festivaliers sont en transe, eux. Lui il veut sa TV, son nouveau canapé Ikea, et une bonne salade avec du jambon de parme. On lui tape sur l’épaule. C’est JB, rouge comme un poivrot, puant l’alcool bon marché. Il tient toujours dans sa main la petite bouteille en plastique dans laquelle il a mélangé du whisky et du coca. « Putain mec je t’emmène dans un des meilleurs festivals de l’été et toi tu tires une gueule de six pieds de long ! » Ça y est c’est la crise. Il aurait du faire un effort pour son pote. Ok il n’est pas un mec cool. Ok il squatte le stand de bouffe depuis 18h30. Mais il n’en a rien à foutre lui de ce genre de réunion à la noix. « Je suis désolé… c’est pas mon truc les festivals. J’adore la musique, mais sur un Cd, chez moi. » JB lui lance un regard noir. Il a du dire une connerie. « Putain mais Micka la musique ça se vit. C’est pas un rassemblement d’alcooliques anonymes qui idolâtrent des mecs parce qu’ils savent plaquer trois accords sur une guitare. C’est autre chose. C’est une communion. Tu sais, avant, il y avait des putains de grands rassemblements religieux, des baptêmes, des crémations, des enterrements. Nous on est jeunes, on ne va plus dans ce genre de réunion parce qu’on ne croit plus. Mais ça, ces festivals que tu méprises, ce sont nos rassemblements à nous, nos messes, nos baptêmes, nos communions. C’est ma religion. » Michka lève les yeux au ciel. Ça y est il n’est que 20h30 et il est complètement beurré. JB continue sa litanie sirupeuse. Lui, il n’écoute plus. Soudain une petite voix s’élève. Une voix féminine, éthérée. Il se sent ému. Il regarde vers la scène, et comprend soudain toute la magie d’un concert. Là, devant lui, il n’y a qu’une petite nana et un mec avec des instruments. C’est un chant sacré. Il se tourne vers JB et lui lance : « Ok. Une religion. »
FOALS(par RollK)Il est temps pour les Foals de changer leur nom de groupe. Ils ne sont plus de chétifs poulains (foals) britanniques, mais de véritables pur-sang participant aux compétitions internationales. Machine à produire du rêve, Foals a pour tête pensante un camé de la créativité: Yannis Philippakis. Addicts à la jeunesse, accros à la folie, ces mecs d'Oxford n'ont aucune limite et un seul but: devenir les messies du math-rock. Objectif accompli. Succession de savantes équations musicales, leurs morceaux nous tirent de notre léthargie et nous poussent sur la piste de danse. Les voici prêts pour remporter la médaille Fields.
(par Candy#)Ils se tenaient initialement à l'écart de la hypitude londonienne, avec coupes asymétriques et passage obligé par la couv' du NME. Pour ceux qui font "maintenant-ils-sont-connus-c'est-naze", mordez donc dans vos lunettes de branchés style-genre, vous vous êtes plantés.
Foals, ce n'est pas que le cocktail qu'on retrouve dans n'importe quelle teenage party décente. C'est d'abord une base math-rock affublée d'une armada d'influences hors-normes : afro-beat, techno, classique, dance, post-punk et pas mal de weed, aussi.
Sur scène ils sont serrés comme des sardines dans la metal box de P.i.L. et ce n'est plus un secret, c'est un des meilleurs lives du moment.
THE WAR ON DRUGS(par Mlle Riposte!)Dans les années soixante-dix, le président Nixon proclama à la jeunesse américaine endormie sous les volutes des fumées acides et colorées, la guerre aux drogues... Nous voici à la fin de la décennie 00's et le problème serait il encore si lourd pour qu'un groupe s'entiche du slogan "THE WAR ON DRUGS".
Imaginez la pâle figure d'un Bob Dylan au matin du 10 août 1969 à l'annonce du massacre de Sharon Tate et cie orchestré par Charles Manson et vous aurez la nuance du kit "The War on Drugs". Une pop folk assombrie par des orgues critiques et un effet d'écho/réverbération qui tendent à l'orage d'été. Chez "War on drugs", on y retrouve l'harmonie du superbe "Intervention" d'Arcade Fire mêlée la folle vague froide de Suicide.
Fort St Père / Jeudi 14 août - 19H15
FUCK BUTTONS(par Candy#)Ces deux weirdos sont capables de compositions empreintes d'une détresse singulière et sans délivrance : synthétiseurs mélancoliques, vagues électroniques stridentes, tintements de cloches innocents... des berceuses angoissantes auxquelles s'ajoute un son saturé tout droit sorti d'une vieille baffle pourrie, puis éclatent sur des cris hardcore étouffés dans un micro cheap, et c'est reparti pour un tour... Une déferlante cyclique et sublime qui vous rend étrangement nauséeux.
Palais Sony Ericsson / Jeudi 14 août - 17H25
Criant
Orgasme
Long Beach
Destroy
Wah Wah
Atmosphérique
Rock
Karsher
Icône radio
Delay
Soul
Fort St Père / Jeudi 14 août - 01H20
TINDERSTICKS(par Mlle Riposte!)Stuart Staples est un crooner à la voix grave et torturée, ce qui donne à Tindersticks cette touche de miel aigre. Les guitares ont le son du terroir que nos camarades du groupe folk The Missing Season dont les compositions d'un romantisme rude nous ont acclimatés depuis quelques temps. Tindersticks produit ce genre de Murder Ballads qui vous accompagneront au gré du crépuscule...
Fort St Père / Jeudi 14 août - 22H00
THE BREEDERS(par Mlle Riposte!)Qu'est-ce qu'ils viennent foutre ici ces ringos des 90's?
Les clichés me reviennent à l'esprit : les converses basses, les jeans neiges troués, les tee-shirts "Sonic Youth" de cette jeunesse mal coiffée qui a du mal à s'envoyer en l'air... Bref encore un truc chiant qui me rappelle les vieux magazines que feuilletaient mes frangins en pleine époque "Rock n'roll is dead!".
Fort St Père / Jeudi 14 août - 23H40
THE DODOS(par Mlle Riposte!)La chanson à choper sur MySpace : The Dodos_Trades and tariffs.
On aime parce que c'est cinq minutes de légèreté. Dès l'intro, la minimaliste batterie et la mélodie inspirée d'un folklore lointain pourront vous emporter je-ne-sais-où. Le détail qui tue, c'est l'ajout d'une guitare noise pour la touche sombre et le jeu de question-réponse, dans un premier temps entre chant et contre chant, puis entre guitare solo et batterie sans perdre le fil de la chanson... un air joyeux et estival à entonner sur le quai du métro lorsque vous serez de retour à la ville.
Palais Sony Ericsson / Jeudi 14 août - 16H00
NINA NASTASIA(par Mlle Riposte!)Nina Nastasia ne connaît pas la fameuse graisse "Fast Fret". Oui, j'avoue que ce grincement que produisent les doigts sur les cordes d'une guitare me sont aussi insupportable qu'une cuillère qui gratte le fond d'une casserole... Je ne suis pas maniaque mais c'est le premier détail qui agace dans la sirupeuse folk de cette artiste nouille-orquaise. Une folk un peu trop discrète, un peu trop raffinée risque de transformer en ascenseur la plage, en espérant que Notre Drame de Bon Secours vieille sur nous.