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24 août 2008

ROUTE DU ROCK 08

Mise à jour du blog en cours ---> artworks et articles manquants
merci de votre patience : )



Hors-Série #3
-Samedi 16 Août 08-



The Story of Michka
episode three


(par RollK)

« C’est comme de sauter sur un trampoline. On veut s’envoler, tout en sachant qu’on ne pourra pas y arriver. Mais on continue de sauter pour le plaisir de se retrouver en l’air un court instant. Un festival c’est exactement ça. On reste en l’air pendant quelques jours, comme si le saut durait beaucoup beaucoup plus longtemps qu’un saut de trampoline. Et puis on redescend. C’est inévitable. » Ça y est Michka aime le festival. Il comprend enfin qu’un festival c’est une messe, mais c’est aussi un vaste terrain de jeu. Il a huit ans, peut être neuf. Pas plus. Il voudrait juste pouvoir rester dans cette euphorisante insouciance. C’est un peu comme un très long 14 juillet. Ce soir, c’est le feu d’artifice. Michka a oublié sa terrible envie de se taper une nana, son désir de jambon de parme et de canapé Ikea. Il est arrivé au bout du parcours initiatique. Il peut être baptisé.
Il est 18h. Il a en face de lui un fort qui se repeuple, un îlot qui accueille des naufragés. C’est une terre inconnue. Certains diront que ça s’appelle le Fort Saint-Père, qu’il est situé à proximité de Saint-Malo. Michka lui sait que durant ces trois jours ce lieu n’a plus aucune dénomination. Les groupes qui y jouent n’appartiennent plus à un genre musical. Il délaisse la catégorisation pour s’abandonner à ses émotions. Il veut connaître le panel des émotions qu’un homme peut éprouver. Sans jamais devoir les nommer.
Il s’est maquillé. Il a emprunté des affaires à JB. Il veut faire partie de la communauté. Il veut même devenir le roi des rescapés.
Mais avant tout, Michka veut danser.


PONI HOAX


Nicolas Ker, chanteur envoûtant des excellents Poni Hoax, s'était livré le 15 février dernier, après un concert à l'Ubu, à quelques réflexions qui nous sont restées en travers des oreilles. Magnéto, Nico :
"Faut vraiment être un connard pour se piquer à l'héro."
"Je comprends pas qu'il y ait pas plus de meufs dans le rock. Feist et Micky Green, c'est bon pour Télérama."
"Courtney Love, c'est du Yelle en réussi, en pas neuneu, elle dit "Tu me prends pour une chienne mais toi t'es un chien." Tu parles elle baisait Billy Corgan, c'est une grosse salope."


Fort St Père / Samedi 16 août - 01H00



THE TING TINGS


Voilà un duo qui mollarde à tout va des hymnes disco-punk-funk antidépresseurs. Avec Jules à la batterie et Katie à la guitare/voix, la première andouille venue pensera aux White Stripes à l'envers, mais The Ting Tings se retrouvent plus dans une veine pop-dance joyeuse que dans un Icky Thump enragé.
C'est Beth Ditto sous amphet' reprenant le Hollaback Girl de Gwen Stefani, ou encore les Pipettes en jogging qui feraient les claps sur un mix de CSS. Il sera donc inutile de vous plaquer un flingue sur la tempe pour vous faire danser...*


Fort St Père / Samedi 16 août - 23H30



MIDNIGHT JUGGERNAUTS


(par RollK)

En choisissant de s’appeler « les Poids Lourd de Minuit », les Midnight Juggernauts s’affirment comme les détonateurs nécessaires pour toute fête qui se veut réussie. Ces trois australiens ont décidé de nous faire danser. Il ne s’agit plus de dodeliner de la tête au son des balades mélancoliques de Sigur Ros. C’est le monde de la nuit qui s’offre à nous. Alors préparez vous, aux alentours de 2h30 le fort risque de vaciller…

ROUTE DU ROCK 08

Hors-Série #2
-vendredi 15 Août 08-



The Story of Michka
episode two

par RollK

Michka rejoint JB. Il est allongé sur la plage, en slim noir et converse. « Qu’est-ce que tu fous en slim ? T’es au courant qu’on va jouer au foot là ? ». Michka explose de rire en découvrant le chapelet qui se balance au coup de son pote. JB semble de mauvaise humeur. Il lui lance « Tu vas pas te marrer longtemps. Ce soir il n’y a pratiquement que de la pop et de la folk. » Michka s’en fout, il va jouer au foot et ça c’est vraiment cool. « C’est pas si grave mec… On va jouer au foot, prendre l’apéro, et puis on essayera de choper des nanas ce soir. » JB est atterré. Il emmène son pote dans un festival hype, et l’autre lui parle de serrer des nanas et de picoler du pastis pour oublier les concerts miteux. Agacé, il se relève brusquement et s’avance en direction des buts, Michka sur ses talons. Il a décidé de faire dans la provoc’ et lance haut et fort : « Putain ils nous font quand même chier ces intellos de folkeux. » Pas de une, pas de deux, deux mecs arborant fièrement des t-shirts « Pop is not dead » rappliquent. « Hey les BB Brunes, c’est contre vous qu’on joue ? ». Ça commence mal. Très mal. Les mecs ont l’air un peu snob, JB semble complètement remonté. Ça risque de clasher. JB donne un coup de coude à Michka et lui lance « Vises moi ces barbus, même pas capables de s’habiller un peu classe pour une fois ! Hey les mecs on n’est pas dans la forêt canadienne ici ! ». Ça y est, ça dérape. Michka essaye de se mettre à l’écart, mais JB lui passe le bras autour des épaules. Coincé. Il veut crier qu’il n’a rien à voir là dedans, qu’entre les films de Godart, et les riffs de guitare il n’y aucun écart, qu’être intello ne veut rien dire, et que ce n’est pas parce qu’on adore le rock qu’on est un imbécile camé. Lui, il aime la musique, pour ce qu’elle est et pas pour la définition que certains peuvent en donner. Pourquoi vouloir à tout prix classer les groupes, les gens, la société ? Il voudrait être Miss France et balancer « je suis contre le sida, contre la guerre, et contre le cloisonnement musical. » Mais il n’a jamais eu de couille. C’est un amoureux de la musique. Pas un mec de gang.



ADAM KESHER

Ce sextet bordelais taillé pour la scène ébranle tous les dancefloors branchouille à grand renfort de bombes electro post-punk irrésistibles et contagieuses. Pour ne rien arranger, ils sont menés par un chanteur assez hot qui va être responsable d'une vague d'orgasmes multi-récidivistes dans la foule ce soir (je m'inclus dans ces prévisions, bien entendu). Adam Kesher, un super coup.

Candy#

Fort St Père / Vendredi 15 août - 02H50



NO AGE

Voici un duo issu de la scène noise de Los Angeles, véritable fourmilière de concerts all-ages et de scènes underground qui a vu s'imposer un bataillon d'excités comme Health, Mika Miko et autres hyper-actifs chevronnés.
Colporteurs inspirés du DIY, No Age font simplement la musique qu'ils ont envie d'entendre. C'est noise dans le fond, punk dans l'esprit, avec des moments pop et catchy. Pour moi, un des groupes les plus excitants du weekend.

Candy#

Fort St Père / Vendredi 15 août - 19H15



PIVOT

Dans un climat un peu radioactif, Pivot crée des mélodies rock instrumentales qui feraient office de bandes-sons modernes pour des films obscurs : des boucles électroniques, des samples, des impros de guitare, tous dans la nuance et dans la contradiction, dans le passé et dans le futur, dans la froideur et l'émotion.

Candy#

Fort St Père / Vendredi 15 août - 01H30



WHY?

Deux-trois mecs s'affairent autour d'un schmilblick sophistiqué de cordes, peaux, cloches, claviers et autres gadgets sonores sur lequel le chanteur Yoni Wolf vient poser son flow bien à lui.
C'est brillant, c'est sombre et tordu. Une pop psychédélique, toute en contrastes et déconcertante d'anti-conformisme avec ses crochets hip hop.

Candy#

Fort St Père / Vendredi 15 août - 20H35



SIGUR ROS

Il était une fois un groupe islandais qui choisit pour nom « Rose de la victoire » (Sigur Ros) et qui remporta la bataille musicale. Leur stratégie depuis leur création en 1994 ? Un soupçon de mélancolie, une pointe de grâce, un souffle éthéré, et une certaine puissance. Non contents d’avoir trouvé cette formule magique, la bande d’islandais- et particulièrement leur chanteur Jon Pop Birgisson (un carambar pour celui qui parviendra à retenir ce nom)- s’attaque à la langue. Fini l’islandais, place au volenska, une langue imaginaire qui sublime leurs compositions, et qui nous emporte loin… très loin.

RollK


BOWERBIRDS

Pour être honnête je ne suis pas tellement branchée folk, alors faute de références plausibles je vous épargnerai mes élucubrations à l'eau de coquelicot. Mais ce qui est sûr c'est que Bowerbirds m'emmènent plus loin qu'un bout de tapisserie vintage fleurie ou autre cliché pour chevelu romantique. Avec un tambour, des mélodies ravissantes et un accordéon, ces rêveurs racontent une histoire et on finit par respirer avec eux. Alors venez mais ne faîtes pas trop les morts, ça va être un peu chiant si tout le monde s'allonge par terre pour comater gentiment, une fleur dans les cheveux.

Candy#

Palais Sony Ericsson / Vendredi 15 août - 16H00

23 août 2008

ROUTE DU ROCK 08

Hors-Série #1
-Jeudi 14 Août 08-



The Story of Michka
episode one



par RollK

Les frites sont grasses, et noyées dans un mélange ketchup-mayo peu ragoûtant. Michka en a marre. Ras-le-bol des folkeux, des poppeux, des rockeux métamorphosés en hippies pour l’été. Son pote JB l’a traîné ici, et maintenant il se retrouve enfermé dans un fort en ruine. Il est 19h45 et le groupe qui a décidé de partir en croisade contre la drogue fait du revival dylanesque insipide. Les festivaliers sont en transe, eux. Lui il veut sa TV, son nouveau canapé Ikea, et une bonne salade avec du jambon de parme. On lui tape sur l’épaule. C’est JB, rouge comme un poivrot, puant l’alcool bon marché. Il tient toujours dans sa main la petite bouteille en plastique dans laquelle il a mélangé du whisky et du coca. « Putain mec je t’emmène dans un des meilleurs festivals de l’été et toi tu tires une gueule de six pieds de long ! » Ça y est c’est la crise. Il aurait du faire un effort pour son pote. Ok il n’est pas un mec cool. Ok il squatte le stand de bouffe depuis 18h30. Mais il n’en a rien à foutre lui de ce genre de réunion à la noix. « Je suis désolé… c’est pas mon truc les festivals. J’adore la musique, mais sur un Cd, chez moi. » JB lui lance un regard noir. Il a du dire une connerie. « Putain mais Micka la musique ça se vit. C’est pas un rassemblement d’alcooliques anonymes qui idolâtrent des mecs parce qu’ils savent plaquer trois accords sur une guitare. C’est autre chose. C’est une communion. Tu sais, avant, il y avait des putains de grands rassemblements religieux, des baptêmes, des crémations, des enterrements. Nous on est jeunes, on ne va plus dans ce genre de réunion parce qu’on ne croit plus. Mais ça, ces festivals que tu méprises, ce sont nos rassemblements à nous, nos messes, nos baptêmes, nos communions. C’est ma religion. » Michka lève les yeux au ciel. Ça y est il n’est que 20h30 et il est complètement beurré. JB continue sa litanie sirupeuse. Lui, il n’écoute plus. Soudain une petite voix s’élève. Une voix féminine, éthérée. Il se sent ému. Il regarde vers la scène, et comprend soudain toute la magie d’un concert. Là, devant lui, il n’y a qu’une petite nana et un mec avec des instruments. C’est un chant sacré. Il se tourne vers JB et lui lance : « Ok. Une religion. »



FOALS



(par RollK)

Il est temps pour les Foals de changer leur nom de groupe. Ils ne sont plus de chétifs poulains (foals) britanniques, mais de véritables pur-sang participant aux compétitions internationales. Machine à produire du rêve, Foals a pour tête pensante un camé de la créativité: Yannis Philippakis. Addicts à la jeunesse, accros à la folie, ces mecs d'Oxford n'ont aucune limite et un seul but: devenir les messies du math-rock. Objectif accompli. Succession de savantes équations musicales, leurs morceaux nous tirent de notre léthargie et nous poussent sur la piste de danse. Les voici prêts pour remporter la médaille Fields.


(par Candy#)

Ils se tenaient initialement à l'écart de la hypitude londonienne, avec coupes asymétriques et passage obligé par la couv' du NME. Pour ceux qui font "maintenant-ils-sont-connus-c'est-naze", mordez donc dans vos lunettes de branchés style-genre, vous vous êtes plantés.
Foals, ce n'est pas que le cocktail qu'on retrouve dans n'importe quelle teenage party décente. C'est d'abord une base math-rock affublée d'une armada d'influences hors-normes : afro-beat, techno, classique, dance, post-punk et pas mal de weed, aussi.
Sur scène ils sont serrés comme des sardines dans la metal box de P.i.L. et ce n'est plus un secret, c'est un des meilleurs lives du moment.




THE WAR ON DRUGS


(par Mlle Riposte!)

Dans les années soixante-dix, le président Nixon proclama à la jeunesse américaine endormie sous les volutes des fumées acides et colorées, la guerre aux drogues... Nous voici à la fin de la décennie 00's et le problème serait il encore si lourd pour qu'un groupe s'entiche du slogan "THE WAR ON DRUGS".

Imaginez la pâle figure d'un Bob Dylan au matin du 10 août 1969 à l'annonce du massacre de Sharon Tate et cie orchestré par Charles Manson et vous aurez la nuance du kit "The War on Drugs". Une pop folk assombrie par des orgues critiques et un effet d'écho/réverbération qui tendent à l'orage d'été. Chez "War on drugs", on y retrouve l'harmonie du superbe "Intervention" d'Arcade Fire mêlée la folle vague froide de Suicide.

Fort St Père / Jeudi 14 août - 19H15




FUCK BUTTONS


(par Candy#)

Ces deux weirdos sont capables de compositions empreintes d'une détresse singulière et sans délivrance : synthétiseurs mélancoliques, vagues électroniques stridentes, tintements de cloches innocents... des berceuses angoissantes auxquelles s'ajoute un son saturé tout droit sorti d'une vieille baffle pourrie, puis éclatent sur des cris hardcore étouffés dans un micro cheap, et c'est reparti pour un tour... Une déferlante cyclique et sublime qui vous rend étrangement nauséeux.

Palais Sony Ericsson / Jeudi 14 août - 17H25




Criant
Orgasme
Long Beach
Destroy

Wah Wah
Atmosphérique
Rock

Karsher
Icône radio
Delay
Soul

Fort St Père / Jeudi 14 août - 01H20



TINDERSTICKS


(par Mlle Riposte!)

Stuart Staples est un crooner à la voix grave et torturée, ce qui donne à Tindersticks cette touche de miel aigre. Les guitares ont le son du terroir que nos camarades du groupe folk The Missing Season dont les compositions d'un romantisme rude nous ont acclimatés depuis quelques temps. Tindersticks produit ce genre de Murder Ballads qui vous accompagneront au gré du crépuscule...

Fort St Père / Jeudi 14 août - 22H00



THE BREEDERS


(par Mlle Riposte!)

Qu'est-ce qu'ils viennent foutre ici ces ringos des 90's?
Les clichés me reviennent à l'esprit : les converses basses, les jeans neiges troués, les tee-shirts "Sonic Youth" de cette jeunesse mal coiffée qui a du mal à s'envoyer en l'air... Bref encore un truc chiant qui me rappelle les vieux magazines que feuilletaient mes frangins en pleine époque "Rock n'roll is dead!".

Fort St Père / Jeudi 14 août - 23H40



THE DODOS


(par Mlle Riposte!)

La chanson à choper sur MySpace : The Dodos_Trades and tariffs.
On aime parce que c'est cinq minutes de légèreté. Dès l'intro, la minimaliste batterie et la mélodie inspirée d'un folklore lointain pourront vous emporter je-ne-sais-où. Le détail qui tue, c'est l'ajout d'une guitare noise pour la touche sombre et le jeu de question-réponse, dans un premier temps entre chant et contre chant, puis entre guitare solo et batterie sans perdre le fil de la chanson... un air joyeux et estival à entonner sur le quai du métro lorsque vous serez de retour à la ville.

Palais Sony Ericsson / Jeudi 14 août - 16H00



NINA NASTASIA


(par Mlle Riposte!)

Nina Nastasia ne connaît pas la fameuse graisse "Fast Fret". Oui, j'avoue que ce grincement que produisent les doigts sur les cordes d'une guitare me sont aussi insupportable qu'une cuillère qui gratte le fond d'une casserole... Je ne suis pas maniaque mais c'est le premier détail qui agace dans la sirupeuse folk de cette artiste nouille-orquaise. Une folk un peu trop discrète, un peu trop raffinée risque de transformer en ascenseur la plage, en espérant que Notre Drame de Bon Secours vieille sur nous.

ROUTE DU ROCK 08

Toutes les photos du shooting pour les couvs spéciales Route Du Rock sont visibles sur Flickr : cliquez ICI