2 févr. 2008

M.A.B. #5



Il est important de connaître l'histoire des courants musicaux amplifiés (rock, electro...). Mais c'est devenu rasant d'entendre tous ces groupes, tous ces gens se revendiquer dans la continuité d'un style passé. de voir une génération entière se gâcher en plagiant les mélodies et les codes d'autrefois.
Oublions les héritages passés, et inventons notre quotidien. Composons des mélodies qui découlent spontanément de nos cervelles, expérimentons de nouvelles manières de jouer... Cessons d'emprunter dans le graphisme les visules des époques passées (ras le bol des pin-ups fifties, des collage spunk et fleurs psychés...). Oublions de vouloir porter le look que Mamie n'avait même pas en 1962!
Maintenant place à la spontanéité et à l'expérimentation... Bien sûr qu'il est effrayant de se tourner vers l'avenir. Mais une fois libérée de ses chaînes réactionnaires, notre génération aura sans doute la possibilité de s'engouffrer dans une période de renouveau... et de s'inventer.
Cessons de vivre dans le passé, transgressons-le!

Mlle Riposte!

LATE OF THE PIER
BIG BANG!


La scène dance rock anglaise est entrée l'année dernière dans un trip aéro-spatial à bord de sa navette de groupes extra-terrestres, avec sticks fluo et robes eighties inclus dans le pack.
Late Of The Pier n'est pas exactement un ovni, mais un genre de pluie de météorites épileptiques et aphrodisiaques qui s'est abattue sur les clubs anglais pour secouer les derniers des blasés.
Cette bande de gamins de Nottingham s'excite sur des machines qu'on dirait détraquées exprès pour nous faire suffoquer, transpirer, convulser... ils sont si imprévisibles qu'on ne sait jamais à quoi s'attendre à la prochaine seconde.
Leur musique est un kaléidoscope de vibes années 80, de beats simultanés, et de délire vocal qui envoie la techno, l'electro et l'indie sur la lune, en tir groupé.
Leur dernier single Bathroom Gurgle sonne comme une forêt d'effets d'optique aux refrains Klaxonesques angoissés qui sombrent dans la folie hystérique. Un autre morceau, Space and the Woods, en plein delirium de synthétiseur, explose en une tuerie de dancefloor à vous coller des complexes.
C'est un de ces groupes qu'il faut voir en live et puis...mourir. Sans rire, c'est le chaos général, la guerre des étoiles, mars attack! Le mec schizophrène au synthé pianote à mesure qu'il pousse des cris de plus en plus exaltés et quitte son jouet pour aller se déhancher d'avant en arrière avec une classe de névrosé. Bondissant partout, il disparaît à chaque dixième de seconde dans les lumières stroboscopiques tandis que la foule au summum de l'extase est hypnotisée par l'écran diffusant des images psychédéliques à la Timothy Leary.
Une sorte de matrioschka new rave qu'Hadouken! et Soulwax se sont empressés d'embarquer sur leurs tournées. Buzz king-size assuré.

Candy


HUSHPUPPIES


Rencontrés lors du festival Numéripop à Saint-Brieuc, où ils nous offraient un show déjanté avec le duo infernal Pravda, le tout arrosé à la vodka, nous les retrouvons à l'Ubu pour notre plus grand plaisir. Les cinq beaux gosses des HushPuppies enflamment les salles et provoquent des slams.
Une fois au bar, devant une bière, les questions s'enchaînent. Et donnent naissance à une interview spécial Madmoiselle Âge Bête. Ici, pas de questions banales, les réflexions musicales ont laissé place à un mix entre le délire hushpuppien et la fantaisie d'Âge Bête.

1) Couleur préférée?
- sang et or

2) Gateau préféré?
- le fondant au chocolat pour Guillaume

3) Prénoms de vos mamans?
- Line, Ginette, Monique, Michelle

4) Whisky ou vodka?
- whisky ET vodka

5) Foot ou rugby?
- les deux

6) Mineures ou majeures?
- le majeur dans une mineure

7) Hommes ou femmes?
- des hommes qui aiment les femmes

8) Dali ou Warhol?
- ça c'est trop dur!

9) Stones ou Beatles?
- ça aussi

10) Album préféré?
- du moment: Entertainment - Gang of Four

11) Mac ou Sue?
- Sue sans hésitation! quoique très sue, on peut facilement tomber sur mac...

12) St-Brieuc ou Chateauroux?
- St brieuc. Même plutôt Chateaulin

13) Mennen ou Toyota?
- ben les deux!

14) Suédoises ou italiennes?
- jag alskar svenska!

15) Mariage ou non?
- ça dépend pour qui

16) Spiderman ou batman?
- Spiderman

17) Ecrivain préféré?
- Barjavel

18)Premier concert auquel vous avez assisté?
- Communards

19) Votre plasticine préférée?
- Zazie

20) Slip ou caleçon?
- boxer

21) Vélib' ou métro?
- scooter PX 125

22)Quick ou Macdo?
- Mac do mais Burger King dès qu'on est plus en france.

23) Paris paris ou Pop in?
- Pop in puis Paris paris

24) Manchester ou Liverpool?
- Manchester mais pas pour le foot

25) Kanye West ou 50cent?
- rien merci

26) Putafranges ou franges à putes?
- Tania


Propos recueillis par Roll K


Rennes, le 16 janvier, TGV direction le Nouveau Casino pour le concert de Kap Bambino.



Ayant loupé les Zombie Zombie - à cause de ces infernaux changements de métro - je débarque pour la seconde partie, où joue une bande de mecs avec des bouilles d'étudiants en informatique, qui ont ressassé une power pop confuse. Pendant ce temps les chasseuses de têtes de streetpepper.com sont sur le qui-vive : "Tas le bon look, viens que je te shoote!"
Des sons vrombissent des enceintes... Le BMP claque et la bombe Kap Bambino jaillit. La chanteuse - barbouillée de make-up cheap - bondit de part et d'autre de la scène, saute dans le public, slame en hurlant aisément dans un micro aux fréquences trafiquées. L'homme-machine crache les basses et fait gicler les mélodies low-tech surgonflées à coup de reverb.
Le public envoûté pogote débilement en sécrétant des odeurs de fauve : ce qui rend l'ambiance oppressante!
Des pétasses montent d'exhiber sur la scène mais sont rapidement virées par le vigile. Amusée, la chanteuse lui impose une simili lap-dance avant de replonger dans la fosse en hurlant comme une chatte en chaleur...
Noir total...
Le vacarme "disco-grunge" vient de s'arrêter... Soupir général du public qui se rue un peu étourdi vers la sortie pour s'en griller une.

Mlle Riposte!

\\\TOO MUCH FLUO BUSINESS///


Nous avons assisté cette année à une confusion lamentable entre la new rave klaxonesque qui a entraîné dans son sillage le futur de l'electro pop, et les minauderies pseudo 80s remixées tecktonik d'une Yelle surfaite qui préfère H&M à Cassette Playa.
Les sages bébés rockeurs de l'hiver dernier s'en sont pris plein les yeux de cette fumée toxique phosphorescente et ont revu leur look après une vodka tagada ou un ecsta. Aujourd'hui ils affichent American Apparel, sneakers, lunettes en plastique et coupes de playmobil dans les clubs 'branchés' et barbotent gaiement dans leur sueur d'ados hystéro-narcissiques. Ces ersatz de Pikachu overlookés peinent à reprendre leur souffle entre deux check-ups 'frange en place'. Abasourdies par des beats discount, leurs oreilles vulnérables baignent dans une purée vert fluo des plus indigestes. Mais avec ce que nous promet 2008, il va falloir cesser de se regarder danser et apprendre à s'habiller les yeux fermés. L'ipod c'est bien, la gameboy c'est mieux.

Candy




L.P.H.

Le grand public connaît Le Prince Harry pour ses déguisements de mauvaise augure et son salut nazi publiés dans le Sun. Mais vous ne connaissez peut-être pas le formidable groupe d'électro-post-punk originaire de Liège qui a transformé la Mécanique Ondulatoire en abri anti-atomique.
Description :
Trois tronches de garageux, deux synthés analogiques, une guitare épileptique et une batterie old-school. C'est la magie des tonalités du synthé qui prime sur les riffs basiques et les tempos bourrins. Les compositions sont à mi-chemin entre l'electro-clash (pour le côté sombre et digital) et le garage surf (pour les parties de guitares incisives). Ce groupe aux références décomplexées a réuni aussi bien les rockers que les poppeux dans la même fosse, avec même un crêteux goguenard en goodies.

Mlle Riposte!


THE MISSING SEASON


Nicolas 'Naughty' Gautier et Marin Perot forment le duo folk Missing Season et viennent de sortir leur premier album "The Secret Map" sur My Little Cap Records. Rencontre avec le groupe dans leur antre rennaise autour d'un verre de jack.

Cela fait bientôt près de deux ans que vous existez sur la scène bretonne, vivant entre la Forêt de la Nouée et Rennes, à la fois rats des villes et des champs, quel est le parcours musical de votre duo?
M.P. : On s'est rencontrés pour jouer dans la rue des chansons des Beatles, puis on a voyagé pas mal ensemble du coup on a décidé de composer car on est super copains...
N.N.G. : On a voyagé en Australie où on jouait sur les marchés, c'était notre occupation principale. Le soir, on bidouillait des trucs à la gratte, autour du feu puis on s'est mis à écrire des paroles. Marin avait des compos de son côté, moi aussi, et on a tout mis en commun. L'alchimie fonctionne bien.
Quant au banjo?
N.N.G. : C'est le trip 'country', j'en joue depuis deux ans, je l'ai ramené d'un voyage au Kentucky pour 495 dollars... j'aime les sonorités qui ont une certaine nostalgie.


Pourriez-vous nous parler de la production avec le label nazérien My Little Cap Records, monté par le groupe Tazio & Boy?
M.P. : Par myspace, le groupe Tazio & Boy a découvert Missing Season, c'était à l'époque où j'étais retourné en Australie, Naughty, lui, était là, et ils voulaient faire une sortie de Missing Season. Du coup, j'ai fait White Sails pour rester avec eux, car on s'est dit qu'ils n'allaient pas attendre aussi longtemps. Et au final, quand je suis revenu on est devenu vachement potes. Récemment on a fait une collaboration pour le disque de ebrceuse de Blog Up, "Have a Nice Night #2".

Par rapport au mouvement folk, comment vous placez-vous?
N.N.G. : C'est chaud... Quand on a commencé à composer, j'écoutais pas tant de choes que ça en folk. Il y avait plein de trucs qui s'en rapprochaient mais je n'en avais aps l'idée à la base...
M.P. : Au début, j'écoutais pas mal de trucs indés, après ça a été que les Beatles puis Neil Young, des trucs seventies ou même Grandaddy, ou un peu Radiohead... Ces ont des coïncidences, car on se rend compte que quand tu fais un truc, au même moment il y en a d'autres qui le font, c'est toujours comme ça que ça se passe...
N.N.G. : On fout du banjo dans une chanson et quelques mois plus tard on découvre Sufjan Stevens et on se rend compte qu'il y en a plein qui le font aussi.. c'est commun!
M.P. : Oui... tu te rends compte que tu fais vraiment partie d'une tendance malgré toi...

Question projets, Missing Season réalisera sans doute un EP où ils revisiteront des styles musicaux plus catchy : pop, blues acoustisque... En attendant, savourez 'The Secret Map', cette galette de folk complète avec son petit goût de maléncolie salée qui vous transportera vers les grands espaces bien connus de ces deux baroudeurs romantiques.