29 déc. 2007

Transexuals Gallery

M.A.B. @ TransMusicales 07


























(photos © Candy)

26 déc. 2007

Draw Me A Hotel Room

Dead Kids / 7 dec. 07 @ TransMusicales, Rennes.





Hors-Série Trans #3 / Samedi 8 décembre 07



TROISIÈME PALMIER À GAUCHE À CÔTÉ DE JACKIE BERROYER


Hier soir il y avait Philippe Katerine. Et Louise des Plastiscines. Tous deux ont fini par décoller du bar VIP pour se balader dans les halls du parc expo. Les Trans, ce sont des rencontres, et ces artistes, eux, l'ont bien compris. Leurs pairs oublient souvent le pourquoi de leur statut d'artistes. On est artiste pour un public. Et le public est public pour les artistes. Simple évidence qui est cependant mise de côté par les artistes eux-mêmes, mais aussi par les organisateurs des festivals.
Les Trans dressent une frontière infranchissable entre VIP et non-VIP, entre artistes et public, entre ceux qui font partie du milieu et ceux qui n'ont pas leur place. Ce qui est vraiment regrettable. Une rencontre peut illuminer une soirée. Une conversation peut parfois déterminer le cours d'une vie.
Un jour, à l'Elysée Montmartre, le groupe Arcade Fire s'est dispersé dans le public. Ils avaient fini leur concert en beauté, comme toujours. Dix minutes plus tard, ils se fondaient dans la masse des spectateurs. Le public était honoré de cette rencontre improvisée.
Quelle est la nécessité de placer l'artiste en haut d'une tour d'ivoire? D'accord, le groupe est créateur et mérite donc, quelle que soir l'orientation de nos goûts musicaux, notre plus profond respect. Cependant, certains spectateurs pourraient constituer de nouvelles sources d'inspiration pour tous ces groupes.
La nuit se prête aux jeux mystérieux, au délire hystérique, et à l'enivrement musical. Les langues se délient. L'alcool désinhibe. Les jeunes filles ont revêtu leurs plus belles robes. Les garçons sont même allés chez le coiffeur pour l'occasion - attention d'ailleurs aux coupes "tecktonik" qui peuvent heurter les yeux sensibles. Le cadre est posé, il n'y a plus qu'à se laisser aller. Mais comment réussir sa soirée si le mélange est prohibé?
La soirée d'hier était absolument délirante. Mais tout cela manquait un peu de Kate Nash évoluant dans les halls, de Calvin Harris esquissant quelques pas de danse sur rafale. Même Jean-Louis Brossard, vénéré programmateur des trans, n'a fait que de furtives apparitions. Certes, l'organisateur n'est pas artiste, mais au final, il acquiert bien souvent une notoriété superficiellement artistique. Déception donc, devant ce manque cruel de contact entre artistes et public, voire entre les différents artistes invités.
Bien entendu, le développement myspacien jette un pont entre ces deux univers. Mais la sacralisation des artistes et les clichés agaçants sur les groupies hystériques tendent à détruire ce lien qui se tissait peu à peu.
Pas de panique! Ce constat est là pour déclencher chez les artistes et autres programmateurs un élan de sociabilité. Alors, ce soir, n'hésitez pas : allez retrouver votre public, et n'ayez pas peur de ces soi-disant groupies, ni des mecs bourrés qui se traînent difficilement de hall en hall. Foncez discuter avec ces spectateurs qui restent, pour le moment, frustrés par des concerts trop lisses, trop propres, et par cette absence désespérante d'after-show.

Roll K




BLOODY BEETROOTS / Samedi 8 décembre, Hall 3, 21h > 21h45


En recherche d'un son violent, de rythmes saccadés qui vous font frémir et danser de façon épileptique. Voici Bloody Beetroots, chorus féminins et jams masculins rappellant l'ère primaire dance machine, le tout agencé par des instru type orgues qu'ne cathédrale gothique en pleine débauche et guitares dont les riffs paraissent inversés, le tout surixé et souligné par des effets de trémolos, d'high reverb et de répétitions. L'écoute de leurs morceaux est une vraie épreuve physique, le rythme cardiaque s'emballe et on ne peut s'empêcher de se lever et suivre l'infernale cadence. Remix de Goose ou de Maniac de Michael Sembello en mode revival Eurodance, car ces italiens n'hésitent pas à y ajouter leur criarde culture.. Bien sûr ils sont bien loin de leurs compatriote Gigi d'Agostino qui sévit sur les dancefloors italiens mais on y retrouve cette touche particulière, comme si la Dolce Vita de Federico Fellini s'était jetée dans une fontaine de mousse fluo.

Mlle Riposte!



DAN DEACON / Hall 9, 23h30 > 00h30.

Des mixs noyés dans la vague electro de cette année 2007- à laquelle le festival des Trans Musicales lui-même n’a pas pu échapper- souvent accompagnés d’une voix nasillarde agaçante. Pourtant Dan Deacon caracole, et nous étonne. Le halo mystérieux entourant ce personnage excentrique nous attire inévitablement. Dan Deacon est avant tout insaisissable. Et il le sait ! Plus qu’un simple dj, Dan est avant tout un performer abracadabrant. Ce fer de lance du mouvement musical Future Shock, joue avec le kitsch, sans jamais sombrer dans le mauvais goût, et s’appui immanquablement sur notre folle envie de danser pour nous concocter des mixs délirants. Finalement ce cher Dan surfe sur la vague electro plutôt qu’il ne s’y noie. Il ne s’agit pas ici de livrer une série de tubes interplanétaires sur le modèle EdBangerien, mais de nous inviter à un voyage jouissif dans un monde multicolore, où ce qui parait discordant, voire bruyamment insipide à la première écoute, donne rapidement naissance à une harmonie nouvelle. Et c’est précisément à ce moment là- où le mélange des sons électro et de sa voix nous procure un orgasme démentiel- que nos pieds ne peuvent plus résister à la tentation de la danse. Alors on gigote, on se trémousse, et on secoue nos jolies frimousses !
C’est quand le voisin du dessous vient frapper à notre porte pour nous supplier de cesser ce tapage diurne que l’on redescend sur terre : le live n’a pas commencé, mais il n’y a plus aucun prétexte pour le manquer ! On n’attend qu’une seule chose : que Dan nous fasse grimper au rideau à coups de beats assassins !

Roll K



MEET THE DEAD KIDS!



Hier soir, les Dead Kids, petits protégés du manager londonien Matt Willis, faisaient souffler un vent de folie electro-rock sur les Transmusicales. S’inscrivant parfaitement dans la veine Klaxonienne, ils parviennent tout de même à sortir de l’épuisante relation maître-élève, pour nous offrir des morceaux originaux. Enfin, la foule se déchaînait aux Trans ! Mike, leur chanteur, a sorti le sublime trio : danse effrénée, refrain avec le public et joli slam ; qui lui a permis de nous électriser.
A la fin de ce show grandiose, l’équipe Mlle Age Bête a eu le plaisir de les retrouver au bar VIP pour une interview et quelques parties de franche rigolade.
Mike, au regard troublant, est revenu sur son année passée au sein de l’IEP d’Aix-en-Provence, pendant que Jan, à la blondeur toute germanique, s’amusait à nous dessiner sa vision des chambres d’hôtels. S’exprimant dans un anglo-français surprenant, Mike semblait enchanté par ce concert détonnant. Mais n’est pas certain d’avoir le courage de revenir dans cette ville rennaise où la pluie et le vent en dégoûtent plus d’un !
Pour lui, la musique est inscrite dans une subjectivité indépassable. Abats tous ces critiques snobinards qui nous dictent le « bon » goût musical. Il défend Jack Straw de Simian Mobile Disco, et le chanteur des Maroon 5, prétextant que tous les goûts sont dans la nature, et que chacun doit respecter ceux de son prochain. Belle morale. Mike monte d’ailleurs un projet musical ultra club, qui n’aura rien à voir avec les Dead Kids. Un joli sourire, et hop, on est tout de suite d’accord avec lui !
Il a décidé de revoir le nom de son groupe Dead Kids, au profit des « Petits enfants morts ». Il en aime la sonorité. Et le cynisme. Mike aime d’ailleurs la poésie, bel espace pour jouer avec les mots. Il idolâtre Apollinaire, se plait à lire à haute voix du Baudelaire, et n’oublie pas, bien entendu, de citer Rimbaud. Bref, la culture française le branche carrément !
A quand un emménagement à Paris ?

Roll K



THE TING TINGS / Samedi 8 décembre,
Hall 3, 21h45 > 22h45.

"THE HOTTEST PARTY IN TOWN!"


Il y a des groupes dont on sait qu'ils trouveront un public. Il y a des disques dont on sait qu'ils tourneront bientôt sur les platines, si ce n'est déjà fait. La musique des Ting Tings est faite pour ceux qui cherchent ce truc spécial qui nous fait aimer une chanson immédiatement. Ce truc qui fait frétiller les cuisses, onduler les hanches et taper du pied de façon incontrôlée. Voici un duo capable de produire beaucoup de chansons irrésistibles et contagieuses.
Avec Jules à la batterie et Katie à la guitare/voix, on dirait les White Stripes à l'envers, mais The Ting Tings se retrouvent plus dans une veine pop-dance joyeuse que dans un Icky Thump enragé.
Leur musique est un cocktail stimulant de Gossip, Gorillaz, Talking Heads et Blondie avec plus de crochets qu'on n'en trouverait dans une boucherie.
Le single détonnant That's Not My Name est un hymne disco-punk-funk nerveux, dont les paroles provocantes commentent la sale habitude de notre société à prendre les femmes pour des objets.
The Ting Tings sonnent comme une Beth Ditto sous ecstasy reprenant le Hollaback Girl de Gwen Stefani, ou comme les Pipettes déguisées en lego qui feraient les claps sur un mix de M.I.A. ou CSS. Il sera donc inutile de vous plaquer un flingue sur la tempe pour vous faire danser...

The Ting Tings on Myspace

#Candy

Hors-Série Trans #2 / Vendredi 7 décembre 07



EH, T'AS PAS VU MANOEUVRE?


Il est 01h30, dans un hall quasiment vide. Le concert des Twisted Charm vient de se terminer. Immense déception. Alors que leurs premiers Eps nous offraient des compositions surprenantes, leur concert nous laisse sur notre faim. Nathan Doom gesticule, mais ne parvient pas à s’approprier la scène, pendant que ses trois acolytes s’appliquent- un peu trop- à jouer du mieux possible de leurs instruments respectifs. Pour couronner le tout : le saxophoniste- suprême et sublime originalité du groupe- a été remplacé par un clavier nasillard. Heureusement, The Heavy vient sécher nos larmes, et nous communique énergie et bonne humeur. Mille remerciements à Swaby pour sa prestation mordante, et chargée de particules puissamment érotiques.
Nous en avions grandement besoin après le spleen planant du duo franco-finlandais The Do. La chanteuse Olivia B. Merilahti nous ouvre les portes d’un monde où chaque mot et chaque chose sont cristallisés dans une féerie nordique. Une voix transcendantale. Une guitare aérienne et une batterie délirante. Le public est envoûté… mais prêt à rentrer se coucher. Aucune bousculade. Aucun déchaînement grandiose sur The Heavy, ou The Willowz, deux concerts qui s’y prêtaient pourtant parfaitement. Tout ça manque de rock’n’roll made in 70’s. Les gens se ruent sur les bières, comme pour compenser ce manque d’hystérie collective.
Au final, on passe sa soirée à errer. Incessant passage de hall en hall, de bar en bar, de stands de t-shirts en pizzeria. On discute. On croise de nouvelles personnes. Et parfois on fait de belles rencontres. Et si c’était ça les Trans-Musicales ? Lieu hybride où les regards se croisent. Le public assiste à des messes musicales explosives au sein de halls démesurés. Les jambes s’entrelacent au cours de danses frénétiques. Les corps ruissellent de sueur. Le khôl se répand sur les joues. Les flashs crépitent. Malgré la déception que nous ont procuré de nombreuses prestations scéniques, ce premier soir du festival a accueilli un grand nombre de frémissements sensuels, de boucles voltigeantes, et de chaussures cirées. Les Trans dressent un pont entre des mondes différents, entre des artistes aux influences variées, et permettent aux spectateurs de s’immerger dans un bain de furieuse décadence.
Cependant, le public manquait… Certes, le bar VIP est très confortable, mais il s’agirait de ne pas rester accoudé au comptoir durant toute la soirée. Qui dit concert, dit public. Et peu de spectateurs se déhanchaient au coeur du parc expo hier soir.
Un seul conseil : lever vos jolies fesses des canapés, déchaînez-vous sur The Whip, claquez des deux mains au son des Dead Kids, sautillez un peu sur South Central, et n’oubliez pas d’assister au concert des deux plus célèbres gosses du moment : The Tiny Masters of Today.
Allez, les poupons, un peu de motivation !

Roll K



THE WILLOWZ / Jeudi 06 décembre,
Hall 9, 02h > 03h.



Ils ont les cheveux longs et filasses et de grosses guitares. Ils ont des airs d'adolescents américains anéantis par la junk culture, avec des evntres à bière naissants pour les garçons et les cuisses pleines de cellulite pour la fille. Les californiens de The Willowz ont clôturé ce premier jour de rencontres TransMusicales, hélas le hall 9 était un peu vide. Seuls les fervents défenseurs de la cause garage s'étaient donnés rendez-vous pour les écouter attentivement leur prêcher les rites de la sainte Rock'n'Roll : ils décortiquent rudement les arpèges, battent une infernale cadence, démontent les solos de batterie, crachent les boogies et hurlent comme des coyotes. Malgré des tentatives de pseudo-ballades blues rock, jouées à une seule guitare par le chanteur, qui ont failli plomber la fin du concert, le groupe est une belle explosion qui a su retenir l'attention du public. Certains spectateurs les référaient aux Nashville Pussy et aux Supersuckers. d'autres se sentaient plongés dasn la grande époque du Hard Rock'n'Roll américain et n'hésitaient pas à agiter la tête en faisan tle signe du "trasher" de la main gauche. En tout cas pour celles et ceux qui ont loupé la grande messe donnée en ce jeudi soir au Parc Expo, ils auront droit à une séance de rattrapage à l'Ubu le 12 février 2008!

The Willowz on Myspace

Mlle Riposte!



KATE NASH / vendredi 07 décembre,
La Cité, 18h > 19h.


Kate Nash suscite invariablement la comparaison avec Lily Allen puique ces deux poulettes évoluent dans la même veine musicale un peu flemmarde et terre-à-terre. Sujette à une véritable polémique outre-manche, elle livre un album singulier qui n'a pas fini de polariser l'opinion.
Pire album de l'année pour certains, Made Of Bricks reçoit nombre de critiques insultantes au vitriol. Il faut dire que la brigade "elle copie Lily Allen" est un peu irritée de voir la demoiselle se balader en tête des charts.
La musique parfois rudimentaire, sans nuire aux mélodies vocales entonnées convulsivement par une Kate Nash à l'accent cockney qui clame des paroles absurdes : ce sont des histoires ordinaires écrites comme si elle parlait à ses potes dans un bar. Un piano ding-dong, des cris du coeur sauvages, une expression dépouillée, des piaillements idiots sur son hygiène orale et une montagne de poésie teenage acidulée.
Ça parle de grandir à Londres, de fêtes, d'alcool, de relations chaotiques et de déboires amoureux. Que des problèmes de bas-étage donc, mais des idées complexes et subtiles viennent dans des expressions simples. Miss Nash dit avoir compris qu'une chanson n'a pas nécessairement besoin d'être profonde en écoutant du punk à 17 ans. Tu m'étonnes : "ouais, très intelligent chéri, va donc reprendre une bière..."
Pour des oreilles aigries, son audace dérange et passe pour de la prétention. Elle reprend les codes de la culture moderne avec une grande honnêteté et toute sa fausse naïveté; elle porte un regard un peu blasé sur l'insignifiance du quotidien et ses chansons sont toutes le résultat d'une introspection : elle expose ses particularités et ses faiblesses avec humour et un grand sens critique.
Made Of bricks est touchant mais tellement agaçant...Cet album minimaliste fait sourire mais son éclectisme un peu piquant le sauve de devenir sentimental ou trop sucré.
À vous d'en juger puisqu'elle se produira à La Cité le vendredi 7 décembre, 18h.

Kate Nash on Myspace

#Candy



THE WHIP / Vendredi 07 décembre,
Hall 9, 22h15 > 23h15.


Ce groupe mancunien épice son trio guitare-basse-batterie d’une pointe d’electro, et s’attache ainsi les faveurs de la maison Kitsuné, célèbre pour sa hypitude en matière d’electro-rock, qui s’empresse d’insérer leurs morceaux Trash et Divebomb sur ses compilations « faites maison », pour le plus grand bonheur de la faune branchée parisienne.
Mais ne nous y trompons pas : the Whip est bien plus qu’un groupe de bidouilleurs électroniques. Sur un fond instrumental impeccablement basique, la bande du Captain Bruce Carter s’amuse à mélanger divers ingrédients musicaux sensationnellement renversants : un clavier hystérique, une voix masculine pleine d’une sensualité à mouiller nos petites culottes, le tout agrémenté d’une bonne dose de second degré. Le quatuor déjanté se retrouve, par exemple, dans un vaisseau spatial fait de bric et de broc pour le clip jouissif de Sister Siam, à découvrir d’urgence sur leur page myspace.
Leurs morceaux entêtants sont destinés à faire danser les foules. Les filles secouent leurs jolies franges, tandis que les garçons tapent du pied et claquent des mains. Le public ne peut qu’être conquis par ces perles d’electro-pop-rock. Et se sentir fouetté par leur sauvagerie rythmique.

The Whip on Myspace

Roll K



INDIGO MOSS / Vendredi 07 décembre,
La Cité, 17h > 18h.


Issus de la scène folk londonienne, Indigo Moss est un groupe étrange qui a quelque peu délaissé le romantisme anglais pour chercher de nouvelles inspirations dans la country américaine. Ce quintet mélange les cultures musicales des deux continents : l'esprit sauvage d'un banjo texan mêlé à la grâce des mélodies pop britanniques. L'Albion devient soudainement grasse et chaleureuse, sans pour autant troquer le fish and chips contre un burger, jamais un pet de travers chez Indigo Moss: on est britannique ou on ne l'est pas.
Quoi qu'il en soit, avec leurs camarades The Boycott Coca Cola Experience, ils ont tenté de reconstituer le far-west en version altermondialiste dans des clubs comme le Hank Do... où la folk, le bluegrass et la country sont joués en acoustique. Jusqu'à ce que The Good, The Bad and the Queen les transfèrent des feux de camps à ceux de la rampe puisqu'Indigo Moss les accompagne sur les hautes scènes britanniques.

Indigo Moss on Myspace

Mlle Riposte!



MICRO-TROTTOIR !
Vos rencontres de la soirée?


Sarah, 21 ans, moustache :

“Je sors des toilettes et là, surprise! Jme retrouve nez à nez avec Swaby, le chanteur de the Heavy. Sachant que je suis complètement ultra fan de ce groupe depuis que je les ai découverts sur Myspace, c'était pour moi un truc de dingue! Alors là je ne vou sraconte même pas la crise cardiaque quand ce cher Swaby se jette à me spieds, me prend la main, et me sors : "u're the most beautiful girl i'v eever seen sweetie!" Ses potes se sont mis à rire. En plus, l'alcool n'aidant pas, je ne comprenais qu'à moitié ce qu'il me racontait. Enfin, ça, c'était la meilleure rencontre de mon année! Bon remettons les choses au clair, il ne s'est absolument rien passé entre Swaby et moi, mais ses jolis yeux noirs me resteront longtemps en tête...“

Dominique, 42 ans, barbe de trois jours :

“Ma meilleure rencontre?? Hehe, la bière! Alala, le spintes des Trans sont vraiment les meilleures. Peut-être un peu chères, mais bon ça rest exceptionnel, alors on se lâche! tiens, j'te paye un coup?“

Elise, 18 ans, sac eastpak vissé sur le dos :

“J'ai rencontré Nathan Doom dans le hall 5. Il errait avec sa troupe. Je suis restée scotchée quand je l'ai reconu! Et puis, en tant que groupie hystérique de Twisted Charm, je suis allée lui demander pourquoi est-ce qu'il y avait pas de saxo sur scène. En fait, Luke, le saxophoniste, a quitté le groupe et ils l'ont remplacé par un son super désagréable bidouillé sur un clavier pourri. Donc, très déçue finalement de cette rencontre...en plus il a des rides au coin des yeux.“

Jérôme, 27 ans, binoclard :

“Ma meilleure rencontre? C'est toi! Tu fais quoi après? On pourrait peut-être se manger une pizza ou se faire un ciné, non?“

Martine, 57 ans, mariée, trois enfants :

“Les French Cowboys! J'ai été vachement épatée par ces cowboys nantais, qui m'ont vraiment fait vibrer! Prestation soignée, bande de mecs branchés : le rêve!“

Hors-Série Trans #1 / Jeudi 6 décembre 07



EDITO


C'est à l'aube de la troisième décennie des Transmusicales que notre fanzine est né.

Marquées par les coups de foudre fluorescents des Klaxons et de CSS, nous avons créé en Janvier 2007, le fanzine “Mademoiselle âge bête". Au début un simple billet d'humeur graphique autour des musiques amplifiées à tendance rock et électro, qui a rapidement évolué en un format A3, où nous parlons de l'actualité de notre chère ville de Rennes: sortie d'albums, chroniques de concerts, interviews. Le fanzine est édité à 150 exemplaires, photocopiés et distribués dans les boutiques de disques ( O'CD, Rennes Musique,... ) , café-concerts ( Mondo Bizarro, 1929, ... ) et salle de concert ( UBU ).

Pour les 29ème Rencontres Trans-Musicales, nous avons développé le projet d'éditer un numéro hors-série, tiré à 400 exemplaires par jour de festival. Une formule en trypique où nous compilerons chroniques, interviews, coups de coeurs et clins d'oeil.
Vous pourrez trouver "Mademoiselle âge bête" à l’Ubu et au coeur du Parc Expo.

Nous remercions tout particulièrement le festival briochin ”Art Rock” ainsi que le disquaire O'CD, qui nous ont aidé à mener à bien ce projet. Et bien entendu nous remercions les Trans Musicales de nous offrir une si belle programmation.

Mesdemoiselles Candy, Riposte et Roll K.




LES TRANS MUSICALES
De 1979 à 2007 : 29 ans de rencontres musicalement délirantes!



Tout commence avec la rencontre de trois jeunes rennais passionnés de rock’n’roll : Jean-Louis Brossard, Hervé Bordier et Béatrice Macé. S’ensuit la création d’une association- Terapin- et une première édition festivalière en 1979. Malgré des difficultés financières, les Transmusicales reviennent chaque année, chargées d’un nouveau bouquet musical explosif. Pour notre plus grand plaisir.
Comme nous le prouve une fois de plus la programmation, principalement élaborée par Mr Brossard- exemplaire vétéran des années rock’n’roll- les Transmusicales sont ouvertes à tous les genres musicaux. Certes, les premières éditions des Trans se sont noyées dans une vague rock’n’roll incontournable, en invitant entre autres les Marquis de Sade ou Blessed Virgin. Mais les années passant et la maturité aidant, les Trans ont concocté des programmations de plus en plus éclectiques.
Pour cette 29e édition, le duo B.Macé et J-L.Brossard- Hervé Bordier ayant quitté l’association en 1996- se sont déchaînés en invitant une majorité de formations electro. Les fluokids s’en lèchent déjà les babines ! Mais attention aux confusions : il ne s’agit pas ici de transformer le site du festival en une gigantesque boite de nuit aux allures tektonitiennes. Les choix artistiques ont été mûrement réfléchis, et, comme chaque année, on compte parmi les groupes invités plusieurs pointures musicales, qui ne tarderont pas à rejoindre un processus de staritude à un stade bien avancé.
Cette année, les Trans sont electro. Fait indéniable. Certes l’electro invite à la danse- c'est-à-dire à un sauvage déchaînement corporel au son de beats assassins. Mais où sont passées nos bons vieux instruments ? Le problème avec le mouvement electro, c’est qu’il fait passer à la trappe le Cd, au profit d’une sacralisation de la performance live. Exit le marché du disque, place à celui du concert. L’écoute d’une compile electro est sympa, le live est souvent démentiellement orgasmique. Le rockeur un peu punk des années 1980 a donc été remplacé par une bête de scène au t-shirt multicolore, qui reste, les trois quarts du temps, penché sur ses platines. Cette transformation soulève de nouvelles interrogations : l’artiste est-il un créateur ? L’art peut-il être fait de collages ? Leur programmation reflète donc l’hégémonisme de l’electro, et nous invite à délaisser notre chère écoute Ipodienne sur canapé douillet, pour faire la fête sur des mixes dévastateurs.
N’oublions pas : les festivals- et les Trans en tête- nous proposent une bonne éclate plutôt qu’une prise de tête.
Peu importe qui, du rockeur au poing serré ou du fluokid et son sachet de bonbons, remportera le duel des Trans. Mesdemoiselles, l’essentiel reste d’assister aux concerts sans casser vos jolis talons, et de ramener un bel anglais à la maison !
Un seul conseil pour profiter au maximum de ce week-end déjanté : armez-vous de vitamines, de paillettes, d’une bonne dose de délirium et lâchez-vous, les chatons!

ROLL K



TWISTED CHARM / Jeudi 6 décembre, 23h45 > 0h30, Hall 4.

Ce ne sont pas les quatuors indé britanniques qui manquent et s'ils ont marqué leur nouvelle ville en quelques mois c'est parce que, dans le champ ultra-saturé de l'indie, ils sont difficiles à catégoriser et qu'ils se rebiffent contre l'avalanche de blousons en cuir, de prétendus rockeurs et de groupes à guitares dont on ne sait plus que faire. Ils appellent à quelque chose de nouveau, excitant et dangereux et entendent "prendre le rock'n'roll à la gorge".
Les quatre membres de Twisted Charm sont des enfants de Northamptonshire, banlieue pavillonnaire sordide de la classe moyennes anglaise, "l'enfer sur terre, un lieu sans vie et sans âmes avec beaucoup d'enfants attardés". Pour en sortir ils montent un groupe et s'installent à Londres en 2004 : un mélange de fête, de musique et de cours à la fac.
Appréciant l'anonymat que procure la capitale anglaise, le chanteur charismatique Nathan Doom espionne la vie moderne et les comportements humains qu'il décrit avec un réalisme déconcertant, alors que les teenagers sont encore aveuglés par les vapeurs fluorescentes de la new rave.
Twisted Charm produit un post-punk intrépide et spontané aux crochets pop persistants et possède un sex-appeal peu conventionnel. Un chaos musical bluffant de guitares saturées et de percussions obstinées, ponctué d'effets inspirés de vieux téléfilms d'horreur. Des titres mélodiques, efficaces, aux beats dingues, aux claviers turbulents, aux lignes de basse bancales, et au saxophone hypnotique emporté dans la tempête de sons.
Doom, affublé d'un slim turquoise, les cheveux hirsutes et les yeux cernés de noir, clame avec un cynisme insouciant ses observations d'une vie ordinaire étrange; voici un jeune homme qui a l'essence du punk rock dans la peau. Et quand il n'est pas sur scène, il travaille dans un asile d'aliénés. Ses paroles offrent un puissant rapport de la vie londonienne entre ennui, manque d'ambition et solitude ("Happy Alone"), où les accros de la télé sont anesthésiés ("Television Nation"), où les mères adolescentes, les putes, les hooligans, les gamins paumés ont des destins similaires ("Never Grow Older", "Boring Lifestyles").
Avec des mélodies Wire-esques complexes, l'énergie de Sonic Youth, les voix mordantes des Fall ou le saxophone déglingué à la Lucrate Milk ou X-Ray Spex, Twisted Charm absorbent leurs influences pour créer un son unique et addictif.
Ils plaisent autant aux indie kids rachitiques qu'aux post-punks moroses laissés en plan depuis le virage disco de The Rapture.

Premier album 'Real Fictionnal' sur Because Music.

Twisted Charm on Myspace

#CANDY



THE HEAVY/ jeudi 6 décembre, Hall 3, 0h30 > 01h30.


The Heavy, groupe anglais venu tout droit de Noid, South West du Royaume Uni pratique sans lourdeur un exquis distillat des cinquantes dernières années de musique afro-américaine. Swaby, le chanteur, a bien retenu les leçons de Sly Stone et de Grand Master Flash: le clip de That Kind of Man, nous entraine dans un étrange convoi, où se glissent oiseaux de nuits et whisky à gogo. La musique est sirupeuse, le chant est lascif, le son garage des guitares glisse sur des instrus hip-hop nostalgiques du 36 Chambers du Wu-Tang Clan.
Le single "In the Morning" paru en juillet dernier, a cette touche B.O de film d'action, l'intro imitant un copy/cut d'un dialogue de film de série Z des seventies, puis le son suit un rythme qui pourrait soutenir la scène d'action d'un long-métrage. Un concept musical rappelant Quentin Tarantino, qui mélange avec aisance le rock'n'roll primitif avec les cultures afro-américaine et comtemporaine. Peut-être est- ce un phénomène de revival que subit actuellement l'occident: besoin de se tourner vers le passé, d'y puiser le meilleur. En tout cas si tout le monde le fait aussi bien que The Heavy, moi je dis oui!

The Heavy on Myspace

RIPOSTE



IPSO FACTO / jeudi 6 décembre,
2h30 > 3h30, Hall 3.



Tout est dit en noir et blanc. Les guitares semblent prises dans des camisoles de force et les lignes d'orgue tranchent lentement de la glace. Voici un revival plus qu'Horror-esque de sombre garage-pop. Ces 5 filles ont le sens de la mélodie et de la mélancolie là où la plupart des groupes s'étranglent par manque de conviction. Leur musique hantée, macabre, est portée par une voix intense et un orgue quelque peu morbide.
Après seulement une poignée de concerts et grâce à de charmantes démos GarageBand (oui, le logiciel d'Apple), elles ont déjà signé pour deux singles avec le label Disc.Error. et booké une mini-tournée londonienne dans tous les bars branchés.
Elles se disent terriblement britanniques et se donnent une image conservatrice en portant de jolies robes vintage bordées de dentelle. Ipso Facto se réclame de Can, Zappa, Sonic Youth, et fait partie de cette obscure scène anglaise et son cortège de groupes aux allures de freaks branchés auxquels les Horrors ont ouvert la voie.
Un premier single vient de sortir, le sublime 'Harmonise', et harmonie il y a : d'abord une batterie dépouillée, une basse qui résonne comme un mauvais présage, puis un chant solitaire que l'orgue vient envelopper d'émanations empoisonnées; imaginez une pièce vide et des chaises seules, des couteaux et des fourchettes entamant une danse macabre au son de cette voix passant au travers de spectres froids : "i don't like the loneliness..."
Je leur ai demandé de me parler de l'ambiance de leurs soirées londoniennes à l'intérieur de leur 'scène' musicale plutôt branchée mais tellement freak. Car d'un oeil extérieur, Londres semble saturer... les foules sont-elles toujours réceptives?
“Ça dépend vraiment de l'endroit où tu joues, et bien sûr de l'attention que tu reçois. Il y a beaucoup de cultures et de 'scènes' différentes, c'est rassurant de faire partie de l'une d'elles.
Si les gens pensent que Londres est blasée c'est parce qu'il y a tant de groupes! C'est dur de rester enthousiaste, surtout qu'ils commencent à tous sonner pareil.
Je pense sincèrement que la scène musicale et sa réponse à Londres est à son apogée. Des soirées comme Zoo Music et UFO sont exceptionnelles, qu'on y assiste ou qu'on y joue, parce que les réactions sont toujours fantastiques."


Ipso Facto on Myspace

#CANDY