26 nov. 2008

You fucking freak!

A night and a day with Televised Crimewave


Quand Black Wire a splité, en juillet 2007, j'ai été profondément affectée pendant trois jours, à la seule pensée qu'ils arrêtaient avant que j'aie eu une chance de les voir. Mais Dan Wilson et Tom Greatorex ont embrayé aussitôt sur un nouveau projet : Televised Crimewave.
Tu prends PiL, Beefheart, The Fall et tu t'en fais un burger, mais tu rajoutes un peu de Blur pour que ça tienne bien à l'estomac. J'ai donc naturellement reporté tout mon amour fanatique sur leurs chansons tellement, mais tellement cool. Et j'ai été prise d'hystérie en les voyant programmés à la Flèche d'or vendredi soir.

23 heures, les quatre garçons discutent à une table, sur la terrasse avec deux-trois jolies filles. Avec un litre de gin tonic dans le sang j'ai pas trop de mal à les aborder; et on s'est tout de suite bien entendus.
Après ça j'ai passé des heures avec eux mais j'ai même pas trouvé le moyen de les interviewer, trop occupée à me bidonner en sifflant des mojitos la clope au bec. À défaut d'un blabla à deux grammes cinq je peux vous montrer à quoi ça ressemblait. Et je me suis bien amusée. On a imité des poupées gonflables, voir photo ci-contre.

Après on a ramené le matos à l'hôtel où Dan a commencé à s'endormir avec un sourire béat sur la figure. Malheur.
On a fait des photos, escaladé la fenêtre et on a réalisé qu'il n'était que deux heures du mat alors on est repartis à la flèche pour boire un peu plus.




Euh là je peux pas vous dire de quoi il s'agit pour la bonne raison que je m'en rappelle pas. Mais il est toujours plus ou moins question de Blur, de tatouages ou de feuilles de menthe coincées entre les dents de Tom :

SpiderDan tente un envol :


Et Rob tente une approche :

On repart pour l'hôtel vers 5 heures. Dan se sent seul, il appelle sa copine. Sa copine c'est Helena Gee, la voix de Silhouette (à voir le 12 décembre à la flèche d'or, soit dit en passant).
Ça, c'est du couple qui déchire, je veux le même.

Je m'endors à l'hôtel. Quand je me réveille Tom s'est volatilisé, il est parti dormir avec Dan au milieu de la nuit. À son retour on débat des meilleures façons de traverser la Manche. Je retrouve mon mojito tout desséché sur la table, en revanche j'ai encore perdu mon portable. Ça m'arrive à peu près tous les weekends. Les gars sont cool. Je m'imaginais un lendemain matin silencieux et pesant, l'air de dire "mais t'es encore là toi?" Au lieu de ça c'est la déconne générale, et ils ont la dalle. Je m'improvise guide touristique pour le reste de la journée (on ne dépassera pas le 20ème.) Tom :
"Tu sais s'il y a un macdo dans le coin?
-Ouais il y en a un à côté."
Trop content, il lui dit à son pote, sur un ton ultra-solennel : "She knows where McDonald's is."
Je chourave un savon pour ma collec et on laisse la chambre. Dan n'est pas prêt, il fait le malin en caleçon et t-shirt beavis&butter. Obligé de mettre du dentifrice sur sa brosse à dents et lui la planter dans la bouche pour qu'il se décide à bouger. Il chante dans le sèche-cheveux pendant que les trois autres s'impatientent : "T'as vraiment l'air d'une pince avec une chaussure et pas de futal."

On finit par sortir. Au domac je leur explique le jeu Uno sur les boîtes : ils font un petit tas de cartes au milieu des frites et l'offrent à un petit renoi qui a demandé gentiment. Bat est content il a gagné un hamburger.
Dan a la migraine. "Im gonna die... I'm gonna... mourir". On est tous encore un peu bourrés, on se marre comme des crétins. Le pire c'est Tom, j'ai jamais vu un mec se marrer autant pour de la merde. Ça chante, ça se roule par terre, ça fait l'aumône et ça s'écroule, mort de rire.

Dan caresse ce chaton roux qui vend des valda pour la cause de faux manouches crève-la-faim. Une vieille bougresse en doudoune puante le lui arrache des mains. Dépité, il va s'allonger sous la jupe d'Édith Piaf (la statue, porte de Bagnolet). On l'abandonne là. On aimerait bien bouger mais on est trop en descente, on arrive tant bien que mal à traverser la place en passant d'un banc à l'autre. On ne sait pas quoi faire des trois heures qu'il nous reste : Rob veut faire les catacombes, Dan réclame le sacré-coeur, Tom veut s'asseoir quelque part où il fait chaud, et dormir. Insupportable, Rob frappe Dan à l'estomac pour le faire vomir, il se fait enchaîner direct : "You absolute lil' fucking baby-faced wanker!" Les anglais ils sont trop forts pour les insultes à rallonge.
Bat Neck téléphone au coin de la rue. Ce mec est fan de No Age, on dirait un Travis Barker version rosbeef et "Bat Neck" c'est pour la chauve-souris qu'il a tatouée dans le cou. "What's the french for bat?" me demande Dan.
-Chauve-souris.
-Chauffe-sorry?
-Nan, chauve-souris. Littéralement ça veut dire bald mouse."
Esclaffe générale.
"Tu peux m'apprendre une chanson en français?
-Tu veux quoi?
-Chante Jacques Dutronc."
Là j'ai entonné les cactus.

On entre dans une pharmacie pour trouver remède à la gueule de bois de Dan et on improvise un shooting sur les sièges enfant Ikea. On retourne s'asseoir dans le hall de l'hôtel,et on boit de l'eau, beaucoup d'eau. Ils font des plans pour le soir. Tom :
"Moi je veux mon lit et internet.
-Et une branlette ouais."
Dan me reluque en mimant un certain geste masturbatoire, et me voilà perturbée.
Mais l'heure tourne, ils doivent regagner la gare. Avec des étoiles dans les yeux, Bat me raconte qu'hier, il y avait Xavier de Justice dans leur train. Visiblement ça les a retournés. Enfin, je les laisse prendre leur taxi après un gros câlin et rentre chez moi ravie.

Je voulais vous le raconter parce que ça me semblait une aventure assez fun mais depuis le début je suis en mode "mdr je suis bourrée" c'est assez pathétique. Enfin, c'est pas bien grave. Maintenant je sais que les Televised Crimewave sont des mecs cool à l'humour tout pourri qui aiment les chats, les cheeseburgers et mater MTV en gueule de bois.

CANDY#

myspace.com/televisedcrimewaveuk


Je vous conseille ça aussi :
myspace.com/iamasilhouette

20 nov. 2008

DIM DAM DINGUE!


Masturbez vous l'esprit... et vous me direz ... Si l'auriculaire, doit rester en l'air lorsqu'on boit du thé, le soir en société...

Jeudi 13 Novembre, c'était la soirée de lancement de la compilation "complétement made in france" Dim Dam Dingue au 1929. Les Bikini Machine avaient emprunté le néanmoins talentueux clavieriste des Dadds pour nous illustrer en musique cette jolie galette jerk déjantée. Reprises des Sonics, Dutronc et de la dite-compil' boostée par cette tonalité fuzzy et chic qui est propre aux Bikini M.
Le 1929 brillait et braillait sous les claquements de doigts, passements de jambes et bières en l'air pour les DJ's : Barbatrax, Dr Love, Psyché les fidèles compères de Cosmogol, habitués des soirées mensuelles "Petrol Pop".

Depuis des années Cosmogol fouine les dépots-ventes, braderies et autres lieux plus obscurs et tel un archéologue des sixties propose ses pierres de rosette : nous avons d'abord connu les Ulalala, et maintenant voici les Dim Dam Dingue.
Pour vous introduire à la folie "DDD" chaque face de la galette commence par un message radio assez fou du genre un prêtre qui compare les rockers aux anges et le - à devenir myhtique - "à partir d'un certain âge, on commence à se désintéresser du mouvement, du mouvement scout".
Une face "Dingue" et une face "Dim Dam". La première vous expédie en ascenseur pourune galaxie intemporelle : un combat de catch où vous supportez le géant Bolet, une bande de dragueurs du "drug", aux pays des comptines électrifiées vous n'hésitez pas à mettre "cinq balles dans le rouge" comme le chantent Tony Mark et les Markmen...
Tournez le disque et laissez-vous aller avec des paroles sur le thème de l'amour libre et ses nymphettes en robes à fleurettes comme Michèle Mercier et Marie-France Loubet. On n'oubliera pas le London's Bar de Daniel Beretta & (du magnifique) Richard de Bordeaux, que l'on connaît déjà via la compilation Wizz Psychorama édité chez Born Bad Rdcs.

En effet, depuis déjà (!) plus d'une décennie, nos chers gaulois sortent des compilations sur des périodes historiquement déglinguées. En règle générale ce sont les années soixante chantées en français de la Belgique au Québec qui sont compilées. Ces compilations sont certes divertissantes mais elles sont surtout d'une grande utilité pour la sauvegarde de notre patrimoine rock. Dans un autre registre : le rockabilly, white rock... Les "Desperate Rock n'roll" ou les plus connues "Song the Cramps taught us" (édité par les Cramps eux-mêmes) qui épuisent les fonds de tiroirs de labels tel Norton, Sun etc... permettent même de faire de nouveaux adeptes du genre.

Mlle Riposte!

Disponible uniquement en 33t vinyl chez ton disquaire s'il est bien!

De bouger son cul quoi!


Ces vétérans du punk 77 anglais de passage en octobre dernier au Mondo Bizarro nous ont prouvé qu'a plus de cinquante balais, on peut toujours être cool mais qui sont les Uk Subs maintenant?

Charlie Harper : Moi, toi et n'importe qui!

Mademoiselle Riposte : N'importe qui?

C.H : Oui, n'importe qui, car nous n'avons pas de batteur... alors on a dû passer une annonce à la radio pour choper un batteur qui joue du punk rock...

MR : Ah ouais, et UK Subs, ça veut dire quoi en fait?

C.H : Subversif. Le Royaume-Uni Subversif. On veut voir le Royaume Uni s'éclater : pas d'irlandais, pas de gallois, pas d'écossais... ENGLAND! ENGLAND ON THE ZONE! ENGLAND ALONE! FREE ENGLAND! Ahahahahaha!
Mais ça reste une blague! En fait, on voudrait juste que l'Angletterre soit libre du Royaume comme en ont eu le droit les écossais et les irlandais.

Sérieux?

Ce discours est typiquement issu la première vague punk, c'est purement ironique, tu vois?

M.R : Ok, tiens ça me fait penser que dans le film "This is England", ils ont mis votre chanson "Warhead" dans la bande originale, t'en penses quoi?

C.H : Je ne l'ai pas vu mais je sais juste que c'est à propos des skinheads. Je pense qu'une partie de leur musique, de leur fringues et tout ça... mais après il y a une autre partie qui est fasciste et j'aime pas ça... Mais musicalement, il y a des groupes que j'adore : Business, Copy Rejects,...
Pour revenir au film, j'ai vu l'extrait, c'est quand ils prennent la voiture, c'est ça? C'est cool mais je serais beaucoup plus content s'ils m'avaient payé. Les producteurs ont dit qu'ils donneraient un peu de sous mais bon j'attends toujours.

M.R : C'est dégueulasse ça! Mais tiens tu faisais quoi quand le punk à débarqué à Londres?

C.H : Je jouais dans des groupes de Rn'B typés West Coast et on faisait que des reprises de groupes comme les Sonics, "Sooome folk like wateeer... tatatadadada..." Strychnine... En fait pour le punk c'était déjà ça... et on jouait ça...

M.R : Et que penses tu des groupes plus commerciaux comme les Pistols ou les Clash?

C.H : J'adore les Clash. Mais tu vois, tout s'est passé si vite pour eux. Une minute, c'était un groupe local perdu parmi les cent autres groupes punk à voir. La minute suivante, ils étaient à la télé parmi la grosse soupe pop. Mais nous aussi, soudainement on a fait un disque et on pouvait le trouver dans les boutiques, c'était assez dingue, tu vois!

M.R : Je me demandais quelles sont les différences entre la scène punk new-yorkaise et londonienne, ce serait quoi selon toi?

C.H : Oh! C'est une bonne question! On ne me l'avait jamais posée, c'est pas mal...
Je dois admettre que puisque je ne suis pas en Angleterre et donc en France, je suis en sécurité et je peux dire que vraiment j'adore la scène new-yorkaise. J'aime les Ramones! J'aime Television! J'aime Blondie! J'aime vraiment tout de la scène new-yorkaise et même la première scène underground avec Iggy Pop, New York Dolls, tous ces groupes... Pour moi, c'était des idoles et je voulais jouer comme eux. J'aime vraiment la scène New-Yorkaise. Les dix premières années étaient vraiment terribles! Mais après au CBGB's, ça a commencé à craindre, pas mal se faisaient piquer du matos tout le temps. Il y avait toujours des petits voleurs. De 1976 à 1980-83, c'était cool mis après ça a été le merdier!

M.R : Mais pourquoi les punks anglais n'aimaient pas les américains?

C.H - Oh beaucoup étaient ainsi... car lorsque les américains venaient jouer en Angleterre, ils débarquaient en avion, et leurs maisons de disques et managers faisaient d'eux des pop stars à la conquête de l'Europe... Ce n'est pas du tout D.I.Y (Do It Yourself) et c'est donc pourquoi les anglais les détestaient. C'étaient plus des businessmen que des musiciens. Pour moi, la musique c'est tout et j'en ai rien à faire de ce merdier.

M.R : Et le mot punk veut dire quoi désormais?

C.H : J'adore l'aspect Do It Yourself et on a toujours essayé d'être ainsi : un groupe D.I.Y. Beaucoup de gens venaient et nous disaient "je voudrais te manager" mais on savait que c'était une erreur et que ça c'était pour les Mickey Mouse. On s'est toujours débrouillés avec des potes qui jouaient dans d'autres groupes étrangers pour tourner au Canada, aux États-Unis. On n'aura jamais besoin d'un manager... On a de la chance pour ça!

M.R : Et t'as un truc à dire pour terminer l'interview?

- J'aimerai dire aux gens de s'attacher à leur style de vie alternatif, et de ne pas être éffrayé de s'impliquer : faire quelque chose, prendre des photos, faire des fringues, chanter, écrire... Il faut que les gens s'impliquent pour quelque chose, pour un mouvement comme le punk rock par exemple... De bouger son cul quoi!

Mlle Riposte!

18 nov. 2008

Un dimanche soir à Paris...


Dimanche 16 novembre, dernière soirée des Inrocks à la Cigale.
La salle est bondée. Itgirls noyées dans leurs manteaux de fourrure, slimeux commençant seulement à reprendre du poids, anglaises obèses couinant comme des chiots surexcités. Sans oublier les gens du "milieu" qui se sont sapés "casual" parce qu'on est dimanche soir et qu'il ne faut pas trop en faire.
Lever de rideau sur les Australiens Cut Copy. 'Lights and music are on my mind, be my baby one more time'. Relents britneyspearsiens. Les jeux de lumière s'accélèrent. Il est environ 18h30, et on croirait qu'il est 3h. Jet-Lag magique qui nous met en transe. Un moment dépouillé de toute temporalité nous absorbe dans une démentielle musicalité.
Entracte. Tout le monde ne parle que du spectacle euphorisant auquel on vient d'assister. Flopée de bières. File d'attente interminable aux toilettes. Mattage mattage mattage. T'as repéré un people toi? C'est pas Julien Doré là-bas? Si si je t'assure c'est Gaspard de Justice! On parle nouveaux magazines, organisateurs, concert des Sheraff au Zenith, un soupçon de crise économique et les lumières s'éteignent de nouveau.
Place à Kennedy, qui avait lamentablement échoué à faire monter la mayonnaise à l'Ubu, à Rennes. Rien de changé. Ah si, trois choristes qui n'en sont pas vraiment, et une batterie qui peine à combler le vide musical des chansons. Kennedy a vraiment des paroles marrantes, et un sens inné de la pop. Mais en concert... non, ça le fait vraiment pas.
Nouvel entracte. On se demande quel groupe va jouer après. Re-mattage, re-flopée de bières. Re-c'est Julien Doré ou pas? Juste le temps pour quelques remarques typiquement féminines (il est mignon le chanteur des Cut Copy, hein?!) avant le 3e lever de rideau de la soirée.
Les Late Of The Pier jouent avec la discontinuité, le rythme, les claviers pour produire une musique si libre qu'on la croirait improvisée. Alternance de sonorités discordantes et mélodieuses. Late Of The Pier jouent avec les oxymores, et ont la bonne idée de conclure leur superbe prestation par Bathroom Gurgle; une chanson qui a le don de réinventer la musique (oui oui rien que ça).
C'est reparti pour un tour: baisser de rideau. Flopée de bières. Toilettes. C'est Julien Doré oui ou merde?
Les amoureux se tassent dans les fauteuils rouges de théâtre, emmitouflés dans leurs manteaux malgré la chaleur étouffante qui reigne dans la salle. Les itgirls sont pompettes et à l'affût des mecs. Les slimeux se terrent dans les toilettes.
Les lumières s'éteignent. Les Metronomy débarquent. Dûr dûr de passer après Late Of The Pier. Les trois extraterestres ont pourtant sorti leurs éternels t-shirts noirs ornés d'un rond lumineux. Un petit My Heart Rate Rapid et c'est ok, on est reparti.
Re-re-re-re-baisser de rideau. Je sais pas si c'est Julien Doré, mais c'est Gaspard de Justice- il est comment leur dvd d'ailleurs? On trouve cette soirée irréelle: des bières, des talons, de la fourrure, des concerts, un théâtre... ça change du film sur TF1.
Lever de rideau: dernier concert. Le parterre est tellement bondé qu'on ne peut même pas y mettre un pied. Direction le balcon du premier. Troisième rang, on ne voit strictement rien. Des nanas avec des badges ultra-Vip autour du cou dansent à perdre haleine. Le public parisien ne s'est certainement jamais autant amusé que ce soir. Il sue, il rigole, il se lâche, yeah let's dance men, semble crier la foule en délire.
La soirée se termine. Il est 23h, on est dimanche soir, les gens sont ivres (de bonheur). Chacun rentre chez soi- sauf les ultra-ultra-infatigables, qui, même un dimanche soir, se précipitent chez Moune.
Ce qu'il faudrait retenir de cette soirée? 'Lights and music are on my mind'...

RollK!

5 nov. 2008

"Tu l'as eu où ton t-shirt Cramps?"



Je suis conquise d’emblée donc je vais m’efforcer de garder le peu de sens commun qui me reste pour m’exprimer le plus objectivement possible sur un groupe que, sincèrement, j’aime bien. Mon esprit est légèrement perverti parce que je les ai vus de près, les Second Sex, et que ce sont vraiment de gentils garçons avec tout ce qu’il faut : des jolies gueules, des jolies sapes et un bon délire bien glauque quoiqu'un peu qué-blo dans le cliché rock-sexe-mort.
Ils ont toujours été mes préférés, dans la bande à Gustave : à même pas 15 ans ils avaient cette spontanéité et cette hargne punk assez uniques parce que visiblement sincères et innocentes.
Et c’est avec un enthousiasme non dissimulé que j’entre dans le vif du sujet : leur premier album, Petite Mort. Il arrive tard, certes, mais ils ont bien fait d’attendre et pondre un truc vraiment classe, plutôt que suivre les Naast et consorts dans la tombe avec leurs avortons d’albums de soumis.
Petite Mort s’inscrit dans une veine garage pas dégueu bien au-delà des minauderies gnan-gnan des BB Brunes, par exemple (je compare pas, mais les trois quarts d'entre vous font inévitablement le rapprochement, alors que nous avons en France des références bien plus honorables : Neïmo, Molly's, et j'en passe.)
Le disque s'ouvre sur un hurlement qui annonce l'ambiance générale : esprits tordus, paranoïa, vampirisation, torture mentale, frustration sexuelle, instinct de mort et diables au corps.
D'entrée de jeu ils te calent dans un train fantôme lancé à toute berzingue et enchaînent les morceaux avec une urgence de névrosés. Des putes en loques tapinent dans un cimetière, Iggy Pop enfonce ses canines dans ta chair et le fantôme de Nosferatu en veut à ta petite culotte. J'ai trouvé aussi taré que moi : en proie à une angoisse non contenue, Tim clame ses obsessions morbides et des fois ça me rappelle mes épisodes de paralysie du sommeil : des sortes d'orgasmes étranges, où tu subis les attaques à répétition d'un truc invisible, fruit de ton inconscient ultra-perturbé.
Pour ma part, j'accroche carrément sur les morceaux en anglais, au vocabulaire pas si limité pour ces frenchies à l'accent adorable. "We Lost Control" et "Baby Doo" possèdent une puissance toute scandinave et le producteur (Pelle Gunnerfeldt, celui des Hives) y est clairement pour quelque chose. "Stay" me fait craquer, avec un coup de foudre pour le très Libertines "Heart Attack". Il y a du Stooges dans les guitares de "J'ai couché avec le Diable" qu'on dirait inspiré du "Fucked by the Devil" de Wayne County. Tim se tord, trépide, convulse sur "Mon Autre Côté" et se répand en "oh", "ahh", "mmhh" évocateurs.
Romantique, enragé, teigneux et possédé, Petite Mort surprend par son efficacité punk et nous prouve qu'il y a une vie après les rock'n roll fridays. S'il fallait noter ce concentré de fureur juvénile j'y mettrais un 8 bien sonné. Et ce n’est pas mon vagin qui parle même s'ils sont über cute, ces garçons.

CANDY#


Petite Mort @ Because Music.

myspace.com/secondsex

Agenda : Novembre ici ou là

Ramène ton boule, gros.
Comment ça tu sais pas où c'est? Quoi? si c'est gratuit?
Attends il y a un nouveau truc c'est super ça s'appelle Google je crois.

5 nov : Pnau/ Blamma! Blamma! @ Ubu, Rennes
6 nov : Le Rade/Vice @ le Lutetia, Paris
6 nov : The Fuzztones @ La Mécanique Ondulatoire, Paris
6 nov : Soirée Transmusicales @ Social Club, Paris
6 nov : The Datsuns @ La Maroquinerie
7 nov : Les Shades + Revolver + Dj Mlle Riposte! @ Ubu, Rennes
7 nov : Entrisme Magazine Vs This Is Pop @ Le Sans-Souci, Paris
7 nov : Soirée AC/DC @ La Flèche d'Or, Paris
7 nov : Hushpuppies + Koko Von Napoo @ La Maroquinerie
8 nov : Hushpuppies + Kid Bombardos @ La Maroquinerie, Paris
11 nov : Yo!Majesty! + Krazy Baldhead @ Ubu, Rennes
14 nov : Televised Crimewave + Paris Suit Yourself @ La Flèche d'Or
14 nov : Dead Sexy Inc + Toxic Sonic @ Mondo Bizarro
14 nov : Get Well Soon + Elephant @ Ubu, Rennes
14 nov : The Dodos + The Ruby Suns @ Point FMR, Paris
15 nov : Hatcham Social / Kabeedies / Stricken City + Foals / Little Boots Dj Set @ Flèche d'Or
20 nov : This Is Pop + Russian Roulettes @ Truskel
21 nov
: Texas Terry Bomb @ La Mécanique Ondulatoire, Paris
21 nov : Kap Bambino + Mon Colonel @ Social Club
22 nov : Ra Ra Riot + Rock&Roll @ Flèche d'Or
25 nov : Blood Red Shoes + Dj Orville Brody @ Ubu, Rennes
26 nov : The Popopopops + Depth Affect + Alex Grenier @ Ubu
27 nov : Telepathe + Chairlift + Sourya @ Flèche d'Or
28 nov : Nokia Trends Lab @ Showcase
28 nov : The Vibrators @ La Mécanique Ondulatoire, Paris
29 nov : Adam Kesher + Laviolette @ Flèche d'Or

4 nov. 2008

OBAMAMAMAMIA! Président?


Parce que c'est trop beau d'y croire. Parce qu'on est tous cons et qu'on a toujours cru que le melting pot américain, ça pouvait fonctionner. Un peu comme nous aussi nous avons eu notre pseudo "black, blanc, beur" de 1998 pour la coupe du monde de foot...
Obama fait croire à tout ça. Obama, c'est le genre de mec qui laisserait croire à une réconciliation éternelle des Sharks et des Jets dans West Side Story.

Obama c'est un peu Arnold et Willy président, c'est trop beau pour être vrai...

Obama fait oublier que l'américain de base est un jacky.

Le ricain de base vit au Texas (ou pire...), il est blanc, à un nom de marque de frites surgelé. Il parle mal à cause de ses chicos car la sécu, il connaît pas. Il porte des tiags, kiffe les chevaux (moteurs ou pas) et adore la country music.

Il a au moins un ancêtre qui

1 a fait la guerre de sécession,
2 a connu la crise de 1929,
3 a fait le débarquement en Normandie,

Mais surtout ce même ancêtre avait :

1 un champ de coton avec option "esclaves",
2 connu les bus et lieux publics avec coin "white" et coin "colors"
3 tué un "négro" parce qu'il n'avait rien à faire devant sa maison

Bien sur, tout les ricains ne sont pas ainsi mais moi je dis : c'est trop beau qu'Obama devienne président. Sachant que le premier amendement dit que la loi est de porter un flingue...
Remember J.F.K/

Mlle Riposte!

Et c'est parti mon Jacky!


Electroni[k] Ubu Side. a

- Open Close / Les interplateaux / Riton et Danger / les branchouilles

Déjà, l'electro ce n'est pas mon fort mais j'ai choisi en me rendant à Electroni[k] de voir si "yavait moyen ke je kiffe...". Mes oreilles sont plutôt habituées à la musique gominée, même si à l'occasion le son numérique ne leur déplaisent pas.. Mon corps à besoin de beaucoup d'alcool pour que celles ci tolèrent ce dernier.

Trois whiskies plus tard... 23H arrivée à l'Ubu, des étudiants bourrés scotchent sur Close-Open, j'aime bien la scénographie : à l'écran gros plan sur la table de mixage, un tour de pouce sur le potar et on voit l'effet apparaitre à l'oreille... oui cela m'amuse... J'aime bien le son Close-Open, cet artiste rennais qui fait d'habitude dans le graphisme propret et tendance propose un set sombre et éclatant de nouveauté...
"izhiqfmkzhmqfmoqzhfmo " Fin du set, c'est l'interplateau, ça balance du boom boom et là le public se met à danser... c'est con pour les artistes...

Mais après, je commence à me faire chier... Je ne pense plus qu'à rentrer chez moi écouter Herbie Duncan... Je me force, je me pose dans un coin un verre à la main, j'essaye de rentrer dans le délire Riton ou Danger. C'est l'effet d'un bouquin de philo que tu as beau te forcer à lire mais toujours au bout de trois lignes tu t'évades dans tes pensées... Les beats ont beau me taper sur le crâne mais je n'y arrive pas, même mon orteil ne bouge pas...

Je regarde la foule et là je sombre dans le dégout : la jeunesse dorée qui porte des chapkas, des casquettes de hardcore, des franges de squaw, des vestes de ski de la classe de neige 1983, bref tous les teckels coiffés sont là! Ambiance la crise écono...quoi? Non ils connaissent pas ça, eux c'est plutôt des consuméristes. Des petits cons arrogant prêts à mordre, qui puent le fric de papa, des branleurs qui te crachent à la gueule en un regard... Des gens qui, si le christian core était à la mode, ils s'y mettraient... bref je finis la soirée dans le gnagnagnagna, ça me soule, je me met à rêver des années cinquantes, des courses de bagnoles et je me tire... À demain bande de cons!

Electroni[k] Ubu Side. b

La bonne humeur artificielle se diffuse dans les veines du public pendant que Zombie Disco Squad fait du boom boom... la discomobile de tonton Jacky est bien loin, les sonorités sont soft, et les déhanchés se veulent classieux... Je vois les ZOMBIES mais elle est où la disco...? Pendant Discodeïne et Bot'ox qui seraient les découvertes du moment, les gros culs en mini short tentent d'entrer en scène avec des effets de laser qui te foutent la gerbe. Mais je me sens moins larguée que la veille, les lignes de basses peuvent être plaisantes parfois, et les mélodies m'emporter autant qu'un morceau instrumental... Enfin bon... Il est déjà 5 heures, les clubbers ont le teint ciré, ils font peur et il est déjà temps d'aller remettre leur trekking et casquette hip hop au placard. C'est sûr, pendant un an encore ils parleront de leur défonce mémorable au festival Electroni[k]... mais en attendant "take my hand to the end of the night".

Mlle Riposte!

3 nov. 2008

VOUS AVEZ RATÉ UN TRUC



Ouais, j'en ai déjà parlé de ces deux-là. Mais chez nous, quand on parle d'un groupe, on va aussi le voir en live, et même on vous raconte comment c'était pour bien vous foutre les boules.
Au risque de passer pour une novice hyper impressionnable, je crois bien que c'était un des meilleurs concerts que j'ai vus. De ma vie. C'est peut-être parce que j'étais pas bourrée, que j'ai réussi à y trainer ma soeur, qu'il y avait des mecs mignons dans la salle -dont ma target du moment- mais vraiment, ce concert, c'était de la pure coolitude. Je te jure que quand tu vois ça, t'as vraiment envie de prendre une guitare, de te mettre minable et d'aller brailler dans un micro. Et puis, tant qu'on y est, te greffer deux bras et une batterie au bout pour faire un tintamarre de tous les diables avec ton meilleur pote, celui qui porte des chemises de bûcheron. J'ai déjà dit que leur album Nouns était très bon mais en live c'est juste une tuerie.
Et que dire des boucles hypnotiques du White Circle Crime Club qui assurait la première partie? Allez pan, encore une claque : un bouillonnement noise puissant, piqué d'ascensions psychédéliques. J'ignorais qu'ils étaient belges, j'ai cru pendant longtemps qu'ils avaient fait leurs armes dans cette marmite à groupes déments qu'est The Smell, à L.A. En même temps, avec un dernier morceau pour Obama, ça prête à confusion. Mais en ce moment le monde entier se sent l'âme d'un fermier de l'Ohio alors...
Trêve d'allusions politiques, on retient surtout que les WCCC reviennent au Bataclan le 1er Décembre avec TV On The Radio (waahhh...), mais pour revoir No Age, il va falloir attendre un peu.

CANDY#

myspace.com/nonoage
myspace.com/whitecirclecrimeclub