Il est 01h30, dans un hall quasiment vide. Le concert des Twisted Charm vient de se terminer. Immense déception. Alors que leurs premiers Eps nous offraient des compositions surprenantes, leur concert nous laisse sur notre faim. Nathan Doom gesticule, mais ne parvient pas à s’approprier la scène, pendant que ses trois acolytes s’appliquent- un peu trop- à jouer du mieux possible de leurs instruments respectifs. Pour couronner le tout : le saxophoniste- suprême et sublime originalité du groupe- a été remplacé par un clavier nasillard. Heureusement, The Heavy vient sécher nos larmes, et nous communique énergie et bonne humeur. Mille remerciements à Swaby pour sa prestation mordante, et chargée de particules puissamment érotiques.
Nous en avions grandement besoin après le spleen planant du duo franco-finlandais The Do. La chanteuse Olivia B. Merilahti nous ouvre les portes d’un monde où chaque mot et chaque chose sont cristallisés dans une féerie nordique. Une voix transcendantale. Une guitare aérienne et une batterie délirante. Le public est envoûté… mais prêt à rentrer se coucher. Aucune bousculade. Aucun déchaînement grandiose sur The Heavy, ou The Willowz, deux concerts qui s’y prêtaient pourtant parfaitement. Tout ça manque de rock’n’roll made in 70’s. Les gens se ruent sur les bières, comme pour compenser ce manque d’hystérie collective.
Au final, on passe sa soirée à errer. Incessant passage de hall en hall, de bar en bar, de stands de t-shirts en pizzeria. On discute. On croise de nouvelles personnes. Et parfois on fait de belles rencontres. Et si c’était ça les Trans-Musicales ? Lieu hybride où les regards se croisent. Le public assiste à des messes musicales explosives au sein de halls démesurés. Les jambes s’entrelacent au cours de danses frénétiques. Les corps ruissellent de sueur. Le khôl se répand sur les joues. Les flashs crépitent. Malgré la déception que nous ont procuré de nombreuses prestations scéniques, ce premier soir du festival a accueilli un grand nombre de frémissements sensuels, de boucles voltigeantes, et de chaussures cirées. Les Trans dressent un pont entre des mondes différents, entre des artistes aux influences variées, et permettent aux spectateurs de s’immerger dans un bain de furieuse décadence.
Cependant, le public manquait… Certes, le bar VIP est très confortable, mais il s’agirait de ne pas rester accoudé au comptoir durant toute la soirée. Qui dit concert, dit public. Et peu de spectateurs se déhanchaient au coeur du parc expo hier soir.
Un seul conseil : lever vos jolies fesses des canapés, déchaînez-vous sur The Whip, claquez des deux mains au son des Dead Kids, sautillez un peu sur South Central, et n’oubliez pas d’assister au concert des deux plus célèbres gosses du moment : The Tiny Masters of Today.
Allez, les poupons, un peu de motivation !
Roll K
THE WILLOWZ / Jeudi 06 décembre,
Hall 9, 02h > 03h.
Ils ont les cheveux longs et filasses et de grosses guitares. Ils ont des airs d'adolescents américains anéantis par la junk culture, avec des evntres à bière naissants pour les garçons et les cuisses pleines de cellulite pour la fille. Les californiens de The Willowz ont clôturé ce premier jour de rencontres TransMusicales, hélas le hall 9 était un peu vide. Seuls les fervents défenseurs de la cause garage s'étaient donnés rendez-vous pour les écouter attentivement leur prêcher les rites de la sainte Rock'n'Roll : ils décortiquent rudement les arpèges, battent une infernale cadence, démontent les solos de batterie, crachent les boogies et hurlent comme des coyotes. Malgré des tentatives de pseudo-ballades blues rock, jouées à une seule guitare par le chanteur, qui ont failli plomber la fin du concert, le groupe est une belle explosion qui a su retenir l'attention du public. Certains spectateurs les référaient aux Nashville Pussy et aux Supersuckers. d'autres se sentaient plongés dasn la grande époque du Hard Rock'n'Roll américain et n'hésitaient pas à agiter la tête en faisan tle signe du "trasher" de la main gauche. En tout cas pour celles et ceux qui ont loupé la grande messe donnée en ce jeudi soir au Parc Expo, ils auront droit à une séance de rattrapage à l'Ubu le 12 février 2008!
The Willowz on Myspace
Mlle Riposte!
KATE NASH / vendredi 07 décembre,
La Cité, 18h > 19h.
Kate Nash suscite invariablement la comparaison avec Lily Allen puique ces deux poulettes évoluent dans la même veine musicale un peu flemmarde et terre-à-terre. Sujette à une véritable polémique outre-manche, elle livre un album singulier qui n'a pas fini de polariser l'opinion.
Pire album de l'année pour certains, Made Of Bricks reçoit nombre de critiques insultantes au vitriol. Il faut dire que la brigade "elle copie Lily Allen" est un peu irritée de voir la demoiselle se balader en tête des charts.
La musique parfois rudimentaire, sans nuire aux mélodies vocales entonnées convulsivement par une Kate Nash à l'accent cockney qui clame des paroles absurdes : ce sont des histoires ordinaires écrites comme si elle parlait à ses potes dans un bar. Un piano ding-dong, des cris du coeur sauvages, une expression dépouillée, des piaillements idiots sur son hygiène orale et une montagne de poésie teenage acidulée.
Ça parle de grandir à Londres, de fêtes, d'alcool, de relations chaotiques et de déboires amoureux. Que des problèmes de bas-étage donc, mais des idées complexes et subtiles viennent dans des expressions simples. Miss Nash dit avoir compris qu'une chanson n'a pas nécessairement besoin d'être profonde en écoutant du punk à 17 ans. Tu m'étonnes : "ouais, très intelligent chéri, va donc reprendre une bière..."
Pour des oreilles aigries, son audace dérange et passe pour de la prétention. Elle reprend les codes de la culture moderne avec une grande honnêteté et toute sa fausse naïveté; elle porte un regard un peu blasé sur l'insignifiance du quotidien et ses chansons sont toutes le résultat d'une introspection : elle expose ses particularités et ses faiblesses avec humour et un grand sens critique.
Made Of bricks est touchant mais tellement agaçant...Cet album minimaliste fait sourire mais son éclectisme un peu piquant le sauve de devenir sentimental ou trop sucré.
À vous d'en juger puisqu'elle se produira à La Cité le vendredi 7 décembre, 18h.
Kate Nash on Myspace
#Candy
THE WHIP / Vendredi 07 décembre,
Hall 9, 22h15 > 23h15.
Ce groupe mancunien épice son trio guitare-basse-batterie d’une pointe d’electro, et s’attache ainsi les faveurs de la maison Kitsuné, célèbre pour sa hypitude en matière d’electro-rock, qui s’empresse d’insérer leurs morceaux Trash et Divebomb sur ses compilations « faites maison », pour le plus grand bonheur de la faune branchée parisienne.
Mais ne nous y trompons pas : the Whip est bien plus qu’un groupe de bidouilleurs électroniques. Sur un fond instrumental impeccablement basique, la bande du Captain Bruce Carter s’amuse à mélanger divers ingrédients musicaux sensationnellement renversants : un clavier hystérique, une voix masculine pleine d’une sensualité à mouiller nos petites culottes, le tout agrémenté d’une bonne dose de second degré. Le quatuor déjanté se retrouve, par exemple, dans un vaisseau spatial fait de bric et de broc pour le clip jouissif de Sister Siam, à découvrir d’urgence sur leur page myspace.
Leurs morceaux entêtants sont destinés à faire danser les foules. Les filles secouent leurs jolies franges, tandis que les garçons tapent du pied et claquent des mains. Le public ne peut qu’être conquis par ces perles d’electro-pop-rock. Et se sentir fouetté par leur sauvagerie rythmique.
The Whip on Myspace
Roll K
INDIGO MOSS / Vendredi 07 décembre,
La Cité, 17h > 18h.
Issus de la scène folk londonienne, Indigo Moss est un groupe étrange qui a quelque peu délaissé le romantisme anglais pour chercher de nouvelles inspirations dans la country américaine. Ce quintet mélange les cultures musicales des deux continents : l'esprit sauvage d'un banjo texan mêlé à la grâce des mélodies pop britanniques. L'Albion devient soudainement grasse et chaleureuse, sans pour autant troquer le fish and chips contre un burger, jamais un pet de travers chez Indigo Moss: on est britannique ou on ne l'est pas.
Quoi qu'il en soit, avec leurs camarades The Boycott Coca Cola Experience, ils ont tenté de reconstituer le far-west en version altermondialiste dans des clubs comme le Hank Do... où la folk, le bluegrass et la country sont joués en acoustique. Jusqu'à ce que The Good, The Bad and the Queen les transfèrent des feux de camps à ceux de la rampe puisqu'Indigo Moss les accompagne sur les hautes scènes britanniques.
Indigo Moss on Myspace
Mlle Riposte!
Vos rencontres de la soirée?
Sarah, 21 ans, moustache :
“Je sors des toilettes et là, surprise! Jme retrouve nez à nez avec Swaby, le chanteur de the Heavy. Sachant que je suis complètement ultra fan de ce groupe depuis que je les ai découverts sur Myspace, c'était pour moi un truc de dingue! Alors là je ne vou sraconte même pas la crise cardiaque quand ce cher Swaby se jette à me spieds, me prend la main, et me sors : "u're the most beautiful girl i'v eever seen sweetie!" Ses potes se sont mis à rire. En plus, l'alcool n'aidant pas, je ne comprenais qu'à moitié ce qu'il me racontait. Enfin, ça, c'était la meilleure rencontre de mon année! Bon remettons les choses au clair, il ne s'est absolument rien passé entre Swaby et moi, mais ses jolis yeux noirs me resteront longtemps en tête...“
Dominique, 42 ans, barbe de trois jours :
“Ma meilleure rencontre?? Hehe, la bière! Alala, le spintes des Trans sont vraiment les meilleures. Peut-être un peu chères, mais bon ça rest exceptionnel, alors on se lâche! tiens, j'te paye un coup?“
Elise, 18 ans, sac eastpak vissé sur le dos :
“J'ai rencontré Nathan Doom dans le hall 5. Il errait avec sa troupe. Je suis restée scotchée quand je l'ai reconu! Et puis, en tant que groupie hystérique de Twisted Charm, je suis allée lui demander pourquoi est-ce qu'il y avait pas de saxo sur scène. En fait, Luke, le saxophoniste, a quitté le groupe et ils l'ont remplacé par un son super désagréable bidouillé sur un clavier pourri. Donc, très déçue finalement de cette rencontre...en plus il a des rides au coin des yeux.“
Jérôme, 27 ans, binoclard :
“Ma meilleure rencontre? C'est toi! Tu fais quoi après? On pourrait peut-être se manger une pizza ou se faire un ciné, non?“
Martine, 57 ans, mariée, trois enfants :
“Les French Cowboys! J'ai été vachement épatée par ces cowboys nantais, qui m'ont vraiment fait vibrer! Prestation soignée, bande de mecs branchés : le rêve!“
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