6 avr. 2008

M.A.B. #7


En couv : Simon, Vincent et Victor du groupe rennais The Popopopops


JE SUIS NÉGATIF!


Depuis quelques années, le mouvement squat en France connaît une période de crise : maintes sont les expulsions, fermetures et destructions de lieux alternatifs. Déjà dans l'Ouest, prenons les exemples suivants : en octobre 2004, le Wagon à St Brieuc, puis en plein hiver 2005 le site de l'Ekluserie à Rennes et aujourd'hui voici que l'un des batiments de la Villa/L'Élaboratoire part en fumée.
Dans le drame de cet incendie, il y a eu un mort : Joe Sacco. C'était un militant fondateur de Halém : association des habitants de logements éphémères ou mobiles, qui cherche à faire reconnaitre l'égalité de droits de tous les citoyens quels que soient leurs choix de mode de vie et d'habitat. Ne l'oublions pas...

Les fermetures - ou plutôt destructions - de lieux alternatifs, arrivent toujours étrangement à des moments clés de notre calendrier électoral. Les habitants de ces lieux sont traités comme des chiens par les autorités : souvent expulsés sans préavis, ils voient se détruire leur lieux d'habitation et leurs biens matériels à gros coups de bulldozers.

Le squat est le symbole de la culture D.I.Y, ces lieux sont des endroits d'expérimentation et de découverte culturelles. Comme dans la ville de Berlin, où la mairie - il y a une dizaine d'années - a proposé aux squatters de devenir propriétaires en leur faisant acheter pour une bouchée de pain les lieux habités. Ainsi à pu se développer une scène électro-rock alternative où émergent des artistes comme Randy Twigg, Noblesse Oblige, Team Plastique...

Sans aucun doute, le squat est l'une des rares structures indépendantes qui peut vivre encore en totale autogestion. C'est pour cela qu'il faut soutenir le mouvement qui je pense est l'un des plus précieux.

Mlle Riposte!


LADY JANE


Lorsque "Lady Jane" à surgi comme un éclair sur la scène rennaise au printemps 07, plus personne ne s'attendait à voir décoller un groupe de la sorte. L'ascension de Lady Jane tient-elle à un miracle psychédélique? En effet, à Rennes, rares sont les groupes qui à la sortie du garage, se retrouvent rapidement sollicités à jouer partout. Lady Jane fut comme une rumeur sur les comptoirs de zinc et boutiques de disques :
” Hé mon pote, t'as entendu ce putain de groupe ? Ces mecs de Lady Jane te balancent un putain de blues rock qui te transporte au delà des Monts d'Arrées".
- Ouais mec, et même qu'ils ont une sacrée technique, j'ai été frappé par leur guitare slide, et ils ont même foutu du sitar. Quand j'vois ça, ça me donne envie d'arrêter la bière et de m'y coller sérieusement sur ma folk... Ah! Ha! Ah!"
Repérés par le label Beast Records puis par le festival des Trans-Musicales, qui permit au groupe de sillonner l'ouest de la France et de monter sur la scène du hall 3 du Parc-Expo.
S'ensuivit un projet d'album produit par Beast Records. Ce n'est pas le premier du groupe, qui a déjà sorti quelques E.P avec "Bolton Wonderland Records", label indépendant rennais créé par les membres du groupe "Fago Sepia".

"The youngest was the least loved" est la suite de cette belle histoire.
La pochette est une suprenante composition d'images de freaks et autres bizarreries qui évoque une référence à l'artwork du fameux "Sister" de Sonic Youth. Elle tape direct dans l'oeil et plante le décor.
Le morceau d'ouverture "Arg! 2" est une invitation au voyage... Seule consigne : fermez les yeux et laissez-vous aller. "Ego" et sa partie de slide torturé. Le chant sort d'outre-tombe et la batterie tinte le glas. Sur ces rythmiques blues rock au son bien gras, il y a une touche sombre. C'est ce qui fait l'essence du groupe, une sorte d'orage qui tonnerait sur un paysage d'été : Swinging Depression. "Walk on me" termine l'album par une belle complainte noise qui calme toute cette fougue : le nectar de la love-song, les trémolos d'inspiration hawaienne, et ces effets de disto et de reverb qui sèment le chaos. Lady Jane, ou la poésie sans chichis des temps modernes...

myspace.com/ladyjanetheband

Mlle Riposte!


The Violets



Il est vraiment temps d'en parler et j'aurais dû le faire plus tôt, dès novembre, toute occupée que j'étais à faire des plans sur la comète en écoutant Twisted Charm.
Tout le monde mentionne les Banshees pour décrire The Violets, et je vais faire pareil. Ces fans de coldwave à la Bippp distillent un art-punk froid avec des airs de m'emmerde pas je suis pas d'humeur.
Auto-proclamé 'punk delicate', le trio de New Cross ne s'encombre pas d'un bassiste. La guitare tranchante de Joe Daniel découpe des riffs à peine contrôlés qui mordent sur le jeu écrasant du batteur pour générer un son à la fois féroce et rigide.
Ce mystérieux équilibre prend toute sa dimension avec Alexis, la chanteuse à l'aura sulfureuse et sexy, la bouche peinte comme si elle venait d'emballer Robert Smith, et la voilà, Siouxsie, l'icône underground en puissance...c'est une tueuse à la voix sensuelle et fragile, une personnalité exubérante qui rôde sur scène en t-shirt No Bra et se répand en cris puissants et paroles cryptées, à l'instar des chiffres et des hiéroglyphes de These New Puritans.
Formés dans la chaleur cuisante de l'été 2003, ils ont sorti six 45 tours et dernièrement un album, 'The Lost Pages', ensemble séduisant de mélodies tumultueuses et de mystère contenu, avec toujours la menace latente des élans d'énergie brûlante d'Alexis. Survoltée, elle ressemble à une Debbie Harry glaciale électrocutée en plein refrain d'Atomic.
Ce zombie de porcelaine aux lèvres sanguines possède un truc essentiel : l'Attitude et quand sa voix transperce sans prévenir le web of sounds tissé par les deux garçons, c'est juste traumatisant.


myspace.com/thevioletsuk


Art Rock 08


L’année dernière, j’ai vu Patti Smith. C’était au cours de la 24e édition du festival Art Rock. A Saint-Brieuc donc. Elle avait ses cheveux longs emmêlés, sa chemise d’homme, et son regard troublant. L’icône transgénérationnelle était là. Instant magique où le rock enflamme les foules.
Une autre année- je crois que c’était en 1995- la compagnie Royal de Luxe m’avait entraîné dans un Peplum. Je revois Cléopâtre se glisser dans un bain de lait.
Les éditions se sont succédées. J’y étais. Ou pas. Mais le mystère lui a toujours été présent. Comme l’extravagance, qui est devenue la marque de fabrique de ce festival pluridisciplinaire. Une année on découvrait la Fura Dels Baus. Violence des corps. Terreur des spectateurs. En 2005, on restait bouche bée devant Publique de Mathilde Monnier. Dans un parc, sur une scène, des danseuses en transe enchaînaient des pas de danse délirants. On voulait mourir d’enthousiasme artistique. Parfois, j’aurais souhaité naître plus tôt. Pour voir, entre autres, The Pogues w/ Joe Strummer, Miles Davis, Marc Seberg, Public Enemy. Pour avoir eu 18ans en 2003 et avoir eu accès au spectacle sauvagement XXX de La Fura.
Art Rock est né d’une rencontre entre Jean-Michel Boinet- actuel directeur du festival- et Marie Lostys. Alors Art Rock organise des rencontres. Et ose l’inattendu. Comme de programmer The Noisettes et les BB Brunes le vendredi 09 mai 2008. Au début, on rigole. Et puis on comprend. Quand on aime l’art, on apprécie l’ouverture d’esprit, et on évite de s’enfermer dans une programmation destinée à un public défini. Art Rock aime le rock. Mais aussi la soul, la new wave, le jazz, l’electro, le rap, les arts multimédias, le théâtre et la danse. Les performances. Et tout ce qui détonne. Un seul credo : réconcilier l’excentricité et le « tout public ». Cette année, comme d’habitude, il y a des contents et des moins-contents : objectif atteint pour le directeur. Et pour l’association qu’il a créée en 1979 avec ses copains de Quessoy, et qui organise encore actuellement le festival. Association portant le nom de « Wild Rose ». Vibrant hommage au saxophoniste Sonny Rollins, un nom qui énonce à lui seul tout un programme.
Il ne nous reste plus qu’à fêter dignement les 25ans de ce festival les 8,9,10,11 mai prochains, en transformant cette édition en feu d’artifice pétaradant. Pour cela, un seul programme : parler fringues avec Micky Green devant un café. Déposer une bise sur la joue de Keziah Jones, au cours d’une danse effrénée. Mouillez vos petites culottes en apercevant, au détour d’une rue, les BB Brunes. Demandez Thomas Dutronc en mariage (rien que pour ses yeux bleus !) Prenez une bonne cuite avec la chanteuse des Noisettes. Faites copine-copine avec Agnès B. pour qu’elle vous file des fringues. Et, surtout, n’oubliez pas de consulter le blogspot du fanzine tout au long du festival : mademoiselleagebete.blogspot.com
Enjoy !

RollK


K-Barré


Les étudiant bachotent tels des cadavres de mulot dans les amphis de Rennes 2, mais une semaine par an, il y a moyen de s'éclater le gosier, avec les poteaux car la présidence à accepté qu'on y dresse un chapiteau.
L'association a monté le festival K-barré, festival basé sur la découverte des dernières sensations locales. Au programme de l'électro érotique, de la folk debbie-à-risque, du rock saucissonné et autres amuse-gueules-de-bois.

Voici la sélection non-exhaustive de notre fanzine bête et méchant.

- Mein Sohn William est une base folk déglinguée, assumée. Le chant est profane et puissant. Cet artiste nous dresse un univers sombre et tempétueux, proche d'un retour à la saison d'automne.

- The Wankin' Noodles : Une voix de crooner survoltée qui tranche le paté envoyé par les amplis Orange d'un Bee-Bop ayant résolument oublié les frasques des sixties. Un son à en faire pâlir les fans maladifs des Hives. Mesdemoiselles, ne comptez pas leur jeter votre culotte, amenez plutôt un saucisson à partager en famille.

- Bumbles Bees : Cette tribu pourrait venir de la Californie lointaine. Parrainés d'influences mêlant les sirènes hawaïennes et la grosse voix d'un ours. Ces comptines mêlant humour et fantaisie vous rappellerons Alice pendant son tea time.

- Minitel Rose : Les années quatre-vingt sont de retour vers le futur. Et ce charmant Marty nous a ramené un minitel... hop hop 3615 Uhlala et voici que celui-ci déconne et nous propulse la musique du futur : des sons électro-nique!

- I'm fresh! You're pretty! : Non la consigne n'est pas de mâcher son malabar bigoût en faisant transpirer son maillot tour-de-france! Le son tourne comme du synth-punk produit pour salle de remise-en-forme...Une petite rehab, après le festival??

Mlle Riposte! & Candy#

S.C.U.M.


Impénétrable gang de freaks adolescents aux looks mi-goth, mi-vintage, S.C.U.M. ce sont cinq mini-fantasmes étranges que personnellement je rêverais de croiser dans une rue sombre à Whitechapel.
Le leader de la bande c'est Tom, une séduisante créature longiligne aux cheveux d'ébène, celui qui se roule en boule dans un coin de la scène pour crier plus fort.
Ce ne sont pas tellement des gamins torturés, ni des clones de Horrors à deux livres cinquante. Malgré leur jeunesse ils sont au-delà de ça, ils sont différents.
Musicalement, ils font preuve d'une sagesse surprenante pour leur âge, et d'une vraie modernité bien qu'on retrouve leur références dans les déstructurations de la fin des '70s.
Ils ont de toute évidence fumé leurs premières clopes avec Mars ou tout autre groupe de sublime no wave new yorkaise dans les oreilles. Leur rébellion raffinée se manifeste à travers les bourdonnements de leurs synthétiseurs, les beats résonnants de la basse de Ruaridh, et une armée de samples rugissants.
Ils n'ont qu'un morceau sur leur myspace mais pas des moindres, Visions Arise est sombre et génial. Ils sont sur le point de sortir un 33 tours qui menace de s'écouler à la vitesse d'un stroboscope sous speed. À surveiller.

#Candy

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